Le lundi 12 août 2024, à environ 22h, le Frère Hounvi, de son vrai nom Steve Amoussou, a été enlevé dans le quartier d’Adidogomé à Lomé, au Togo. Ce chroniqueur béninois en exil, reconnu pour sa voix critique envers le régime de son pays d’origine, a été kidnappé en pleine rue alors qu’il rentrait chez lui après des courses. Les témoignages indiquent que l’enlèvement a été orchestré par des individus circulant à bord d’un véhicule 4×4 Toyota 4Runner, immatriculé au Bénin et portant une plaque bleue, souvent associée aux véhicules officiels.
Ce kidnapping, mené par des agents béninois sur le sol togolais, constitue une grave violation du droit international et un affront direct à la souveraineté du Togo. Cet acte ne se limite pas à un crime ordinaire, mais s’apparente à un enlèvement extraterritorial qui compromet les principes fondamentaux du droit international et menace la stabilité régionale.
Nous condamnons fermement cette opération odieuse orchestrée par le gouvernement béninois sous la direction de Patrice Talon. Les méthodes brutales de ce régime, destinées à museler toute forme de dissidence, bafouent les droits humains les plus élémentaires. Cet incident démontre une nouvelle fois la dérive autoritaire du régime béninois, prêt à ignorer les normes internationales pour étouffer la critique.
Nous appelons la communauté internationale et les organisations de défense des droits humains à intervenir immédiatement pour garantir la sécurité de Frère Hounvi et éviter qu’il ne soit soumis à des traitements inhumains ou à l’exécution. Nous avertissons le gouvernement de Patrice Talon que toute atteinte à l’intégrité physique de Frère Hounvi entraînera des conséquences graves et ne restera pas impunie.
Nous exhortons le gouvernement togolais, en tant que protecteur des exilés politiques, à prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir la sécurité de Frère Hounvi ainsi que celle des autres opposants politiques réfugiés au Togo. Il est crucial que le Togo affirme sa souveraineté face à ces agressions extérieures et protège ceux qui fuient la répression au Bénin.
Enfin, nous appelons les États-Unis et les autres nations respectueuses des droits humains à condamner fermement cet enlèvement et à exiger des comptes du gouvernement béninois. Le respect des lois internationales est non négociable, et nous demandons une action coordonnée pour que justice soit rendue et pour prévenir de telles violations à l’avenir.
Signataires :
Madame Amissetou Affo-Djobo, Ancienne Députée
Monsieur Valentin Djenontin, Ancien Ministre de la Justice, Ancien Député
Monsieur Omar Arouna, Ancien Ambassadeur
Monsieur Martin Rodriguez, Opérateur Économique
Monsieur Jules Djossou, Communicateur, BeAfrica TV