Suite à l’incendie meurtrier d’un entrepôt de carburant de contrebande à Sèmè Kraké dans la commune de Sèmè Kpodji, ayant causé la mort d’une trentaine de personnes, le gouvernement béninois avait promis des mesures drastiques pour réorganiser le secteur informel de la vente de produits pétroliers de contrebande communément appelé ” essence kpayo “. Parmi celles-ci, l’installation de 5000 mini-stations pour les vendeurs de carburant de contrebande devait marquer un tournant décisif. Environ un an plus tard, les promesses semblent n’avoir été que des paroles en l’air, car la situation demeure critique avec des incidents récurrents, dont le dernier cas remonte au mardi 16 juillet dernier à Akassato.
Un Secteur informel qui sème le chaos
Le commerce de carburant de contrebande est un fléau qui ravage le Bénin. Les incendies, tels que celui d’Akassato où une fillette a été brûlée et deux motos calcinées, ne sont que des rappels tragiques de la réalité sur le terrain. Les produits pétroliers frelatés continuent de circuler, alimentant un marché dangereux et illégal qui met en péril la vie des citoyens.
Des Réformes prometteuses mais tardives
Le gouvernement, par la voix de sob porte-parole, Wilfrid Léandre Houngbedji avait annoncé l’acquisition de 2000 mini-stations sur les 5000 prévues. Ces infrastructures devaient permettre de réguler la vente de carburant et de garantir la sécurité des transactions. Pourtant, un an après cette annonce, peu de progrès sont visibles. Si quelques mini-stations sont apparues à Cotonou, le reste du pays, notamment le nord et les autres villes du sud, sont laissés pour compte.
Les Questions restent sans réponses
Le silence du gouvernement sur l’évolution de cette réforme soulève plusieurs interrogations. Pourquoi les 3000 mini-stations restantes n’ont-elles pas été déployées ? Quelles sont les raisons de cette lenteur ? Est-ce un problème de financement, de logistique ou de volonté politique ? Le manque de transparence et de communication crée un climat de suspicion et de mécontentement parmi la population et les acteurs du secteur qui avaient pourtant salué l’initiative.
L’Impératif d’agir
Il est urgent pour le gouvernement de Patrice Talon de relancer cette réforme vitale. L’inaction ne fait que prolonger la souffrance et le danger auxquels sont exposés les Béninois. Il est impératif de clarifier les obstacles à la mise en œuvre de ces mesures et de proposer un calendrier précis pour leur réalisation.
Le drame d’Akassato et les incidents similaires comme celui de Sèmè Kraké, qui avait coûté la vie à 36 personnes et 23 victimes de brûlures, ne doivent pas devenir la norme. Le gouvernement a une responsabilité envers ses citoyens, celle de sécuriser la vente de carburant et de mettre fin à un commerce mortel. La promesse des 5000 mini-stations était une lueur d’espoir ? Il est temps de transformer cette promesse en réalité tangible pour non seulement le bien des commerçants mais également des populations qui subissent innocemment les revers de cette activité illicite.
Anselme ORICHA