Le trafic Cotonou-Niamey pour l’exportation du pétrole nigérien pourrait connaître une interruption définitive dans les jours à venir. C’est ce qui se dessine du côté de Niamey, qui envisage de faire transiter son pétrole par N’Djamena au Tchad. L’annonce a d’ailleurs été faite en conseil des ministres le 24 juin 2024.
Selon le compte rendu de cette rencontre hebdomadaire, le Premier ministre nigérien a rappelé la mission dépêchée par le président tchadien Mahamat Idriss Déby Itno auprès de son homologue nigérien Abdourahamane Tiani le 30 mai dernier, en vue de la reprise des échanges pour faire passer le brut du Niger par le Tchad. Toujours selon le compte rendu, un protocole d’accord bilatéral entre les deux pays avait été signé le 17 décembre 2012. Ce protocole d’accord a également été approuvé par l’Assemblée nationale du Tchad à l’unanimité le 1er juin 2014 et promulgué le 21 juillet de la même année.
Cette nouvelle approche serait sans doute liée aux difficultés auxquelles est actuellement confronté le trafic Cotonou-Niamey, bloqué en raison de la crise diplomatique qui secoue le Bénin et le Niger, avec la fermeture des frontières du côté nigérien. L’objectif est donc de trouver une autre alternative afin de faciliter l’exportation et la commercialisation de son pétrole brut vers de nouveaux marchés en Asie et en Europe. À en croire le compte rendu du conseil des ministres, il a été décidé de mettre en place un comité pour réactiver les travaux devant conduire à la concrétisation de cet objectif. Et ceci, en raison des relations de bon voisinage et de fraternité qui existent entre le Niger et le Tchad.
Avec cette nouvelle mesure prise par les autorités nigériennes, on est en droit de se demander si le pipeline Bénin-Niger a encore une chance de prospérer. Les jours à venir nous édifieront davantage.
Anselme ORICHA