Après des heures d’attente et d’incertitude, le tribunal a rendu son verdict dans l’affaire de bastonnade pour non-port de casque qui a secoué la ville de Natitingou. Les prévenus ont été fixés sur leur sort à l’issue de leur présentation au parquet ce lundi, 15 avril 2024.
Les principaux protagonistes de cette affaire sont au nombre de cinq : les quatre policiers impliqués dans la bastonnade et Moïse Badjagou, l’auteur de la vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux. La victime, Noussi N’Dah, et son compagnon ont également été présentés mais libérés sous convocation.
Le tribunal a décidé de placer sous mandat de dépôt les quatre policiers ainsi que Moïse Badjagou, accusé d’avoir filmé la scène. En revanche, Noussi N’Dah et son ami ont été libérés mais devront comparaître le 15 mai prochain.
Selon les témoignages, l’altercation a éclaté lorsque les policiers ont tenté d’interpeller Noussi N’Dah pour non-port de casque. Celui-ci aurait refusé d’obtempérer, arguant qu’il était chez lui et qu’aucune autorité ne pouvait l’arrêter pour ce motif. Les policiers affirment avoir été contraints de faire appel à des renforts pour maîtriser la situation.
Cet incident a provoqué l’indignation de la population locale, entraînant des manifestations devant le tribunal ce jour. Des pneus ont été brûlés, bloquant la voie inter-état, et la police a dû intervenir pour rétablir l’ordre, procédant à des interpellations et faisant usage de gaz lacrymogène. Dans la foulée, cinq personnes ont été arrêtées pour casse et seront présentées au procureur ce mardi 16 avril 2024 pour être situées.
Face à cette tension, les autorités communales ont entamé des négociations avec les manifestants, dans l’espoir de ramener le calme dans la ville.
Cette affaire soulève des questions importantes sur le respect des droits individuels et le recours à la violence par les forces de l’ordre. La décision du tribunal marque une étape dans la recherche de justice et de réconciliation dans cette communauté affectée par cet incident.
Anselme ORICHA