La République centrafricaine a connu, plusieurs crises militaro-politiques, dont celle de 2013 qui a causé le déplacement forcé de plusieurs milliers de personnes vers les pays voisins.
Face à cela, le HCR participe à la mise en œuvre des solutions durables, principalement à travers le programme qui vise à accélérer le rapatriement volontaire, en assurant le retour en RCA d’environ 300 000 réfugiés centrafricains qui vivent dans les pays voisins, vers des zones stables et sécurisées propices à la promotion du rapatriement volontaire.
Pour l’année 2024, le gouvernement centrafricain, à travers le Projet d’appui au retour (PARET), a lancé le 5 mars, les opérations d’appui au rapatriement volontaire des Centrafricains en provenance du Cameroun et de la RDC. Le second convoi de l’année en provenance du Cameroun est arrivé à Bouar en passant par Beloko avec 57 familles, soit plus de 300 personnes. Les destinations finales de ces familles étaient les villes de Baboua, Gallo, Bouar, Baoro, Bossemptele, Boali et Bangui.
Issa Saïdou est arrivé au centre de passage de Bouar après 10 ans d’exil au Cameroun. Fatigué mais déclare tout souriant : “Je suis très heureux de retourner dans mon pays car il y a la paix et je pense que le pays a besoin de ma contribution pour son développement.”
Le gouvernement centrafricain a également pris des dispositions pour les accueillir comme l’a annoncé la ministre de l’Action Humanitaire, Josiane Lina BEMAKA-SOUÏ : “Nous sommes venues accueillir nos frères et sœurs qui avaient quitté le pays à cause du conflit, nous ferons tout pour qu’ils refassent leur vie.”
À ce jour, le HCR en RCA a facilité, depuis 2017, le rapatriement de 36 667 personnes, dont 4 012 réfugiés en 2023. Mais il reste encore beaucoup d’efforts à déployer, selon le représentant du HCR en Centrafrique, Fafa Olivier Attidzah : “Ce rapatriement a commencé depuis 2017. Ils arrivent par convois. Il y a encore près de 622 000 réfugiés centrafricains à l’extérieur du pays. Maintenant il nous faut redynamiser le rapatriement, accélérer les processus pour que les réfugiés centrafricains retournent chez eux et retrouvent leur famille.”
La vie après le retour.
Une fois retournés dans leur ville d’origine et bien installés, le HCR les aide à trouver des activités génératrices de revenus ou des formations, pour assurer une meilleure réintégration.
Abdoul Salam Issaka, 26 ans, vit au quartier Haoussa depuis son retour en 2020 à Bouar. Il suit des cours d’informatique grâce à l’appui du HCR : “Après avoir maîtrisé l’informatique, je compte ouvrir un centre de formation en informatique avec mes frères pour aider d’autres personnes.”
La plupart de ces rapatriés sont éleveurs et agriculteurs. Bien évidemment, les difficultés ne manquent pas. Le HCR lance un appel aux bailleurs : “Le HCR ne pourra pas tout faire seul. Nous invitons d’autres acteurs à s’investir, et appelons aussi le gouvernement centrafricain à s’engager pour assurer un retour durable”, a poursuivi M. Fafa.
À Baoro, il est difficile d’avoir des poulets bon marché. C’est ainsi que le gouvernement a mis en place un projet nommé Barka avec 50 membres rassemblant chrétiens et musulmans qui ont décidé de créer un poulailler.
Abdoulaye Mariame, 27 ans et éleveur peulh déclare : “Nous avions 496 poulets et aujourd’hui il nous en reste 433 car nous en avons perdu et vendu d’autres. Je vis bien grâce à nos activités ici ; c’est mieux que l’exil.”
Toutes ces personnes rapatriées ont bénéficié d’un appui au retour et de projets de réintégration dans leurs zones d’origine. Par ailleurs, les gouvernements du Cameroun et de la RCA ont signé des accords leur permettant de gérer, dans un cadre légal, le rapatriement volontaire des réfugiés centrafricains qui le souhaitent.