Cotonou, la capitale économique du Bénin a réuni ce vendredi 17 novembre 2023 les voix des “sans voix” du féminisme. C’est à travers des “ conversations sur la redevabilité féministe en Afrique francophone” portée par l’initiative “Nos voix comptent ” de la Fondation Batonga. La séance à la fois en présentiel et ponctuée d’intervention par visioconférence a connu la participation de plusieurs acteurs féministes du Bénin et d’Afrique ainsi que des responsables de cette fondation, des représentants d’organisations et institutions nationales et internationales, des acteurs politiques, de la société civile et universitaires.
Riche en messages, communications, plaidoyers, la séance, dans un hôtel de la place, s’est déroulée à la fois en présentiel et en ligne avec la participation active des hommes et femmes engagés pour l’égalité des sexes. Après le message introductif des organisateurs, l’assistance a eu droit à une projection vidéo de la Diva internationale Angélique Kidjo dans laquelle la célèbre artiste évoque les défis de l’heure quant à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes dans la société africaine. Ainsi, les “Conversations sur la redevabilité féministe” convient au débat sur le renforcement du mouvement féministe en Afrique francophone. Dans son allocution d’ouverture à travers une intervention en ligne depuis le Sénégal, Codou Diaw la Directrice Exécutive de la Fondation Batonga explique tous les contours de l’initiative “Nos voix comptent ”. «C’est (Nos voix comptent Ndlr) une initiative féministe qui oeuvre en faveur de la justice de genre et des droits humains des femmes en Afrique francophone et réunit des activistes et organisations, groupes, réseaux basés dans 22 pays, pour le plaidoyer et la construction d’un mouvement féministe africain francophone. Nos Voix Comptent est née en mars 2020 dans le cadre de la Génération Égalité», a indiquée la Directrice Exécutive de la Fondation.
Au tour de Caroline Allibert, la Senior Gef ONU femmes Afrique de l’ouest et du centre, de prendre la parole. Depuis Dare salam, elle souligne qu’ « à terme, ce cadre permettra d’introduire des procédures de contrôle et d’apporter des procédures correctives» aux engagements féministes sur le continent. Car relève la représentante pays de la Fondation Batonga, la situation à l’heure du bilan des engagements pris ne comblent pas les attentes. Dans sa communication sur “les engagements du Forum Génération Égalité et la redevabilité féministe ”, Ella Wama Mara a présenté un tableau non satisfaisant. « En 2021 1007 engagements ont été pris. Mais où en sommes nous ? Que faisons-nous ? Quoi faire pour que les engagements soient tenus pour les cibles choisies au préalable?», interroge la représentante Pays de la Batonga avant de présenter le constat qui se dégage. Selon Ella Wama Mara, les groupes communautaires ont besoin d’un financement de base flexible et à long terme pour réaliser l’agenda et les engagements du GEF. «Ces engagements doivent être traduits dans les langages et priorités nationales et locales afin d’atteindre les actrices communautaires», a-t-elle exhorté. En clair, la communicatrice insiste sur la nécessité de satisfaire les besoins des groupes qui veulent des renseignements de la part de ceux et celles qui prennent d’engagement au niveau national et international pour leurs progrès.
Après cette intervention, deux autres principales communications ont retenu les attentions. Il s’agit de celle de Félicien Accrobessi de la Banque mondiale qui a porté sur le profil genre du Bénin”, un rapport de la banque mondiale qui révèle que la violence basée sur le genre continue d’être une réalité au Bénin. Quant à la communication sur “les données sur le genre dans les pays ouest-africains”, présentée par Onassis Tigri du ministère des affaires étrangères, il en ressort que le Bénin quoique qu’il ne soit pas le dernier de la classe en Afrique, a encore du chemin à faire en ce qui concerne la promotion du genre.
L’une des occasions qui ont suscité beaucoup d’intérêt et d’interaction au sein des participants et participantes, est le panel. Porté sur les “stratégies de redevabilité féministe” en Afrique francophone, ce panel animé par quatre panelistes dont trois en présentiel a permis de poser le vrai diagnostic de cette inégalité de chance entre les sexes. L’appel de Cotonou, les recommandations et d’autres activités ont meublé cette rencontre de débat de qualité. Dans son mot de fin, Ella WAMA MARA, Représentante Pays de la fondation Batonga remercie toute l’assise et invite à poursuivre les discussions au-delà de la rencontre de ce vendredi 17 novembre 2023.
Il faut préciser que selon les nombreuses communications, il en ressort que l’initiative «Nos Voix Comptent» est née en mars 2020 dans le cadre de la Génération Égalité, initialement portée par la Fondation Batonga en partenariat avec le Global Fund For Women et autres organisations. Elle contribue à la consolidation des écosystèmes francophones du mouvement féministe africain, et les positionne dans des espaces de discussions et de décisions politiques internationaux de haut niveau, liés aux droits des femmes et l’égalité des genres, tels que la Génération Égalité. Ceci en amplifiant les besoins et priorités des filles et femmes d’Afrique subsaharienne francophone, en levant les barrières qui entravent leur participation active et effective.