Conduit par Ali Ouattara, son représentant résident, le staff du Programme alimentaire mondial (PAM) au Bénin a investi les cuisines du complexe scolaire de Condji-Agnamè, commune d’Athiémé le vendredi 20 octobre. En plus de préparer des repas nutritifs et savoureux pour les écoliers, cette descente a été l’occasion pour l’équipe, de toucher du doigt la réalité du travail abattu au quotidien par les cuisinières et l’équipe de gestion afin que les enfants mangent bien tous les jours de classe.
Condji-Agnamè, un village de l’arrondissement de Kpinnou, commune d’Athiémé dans le sud-ouest du Bénin. Il est presque 10 heures ce vendredi. A l’école primaire publique du village, c’est l’effervescence. L’école accueille une forte délégation du PAM qui a décidé de se mettre aux fourneaux pour nourrir les élèves à midi. Arrivée peu avant 9 heures de Cotonou et organisée telle une brigade, la délégation a investi les cuisines de l’école, troquant stylos, ordinateurs et autres outils de bureau contre des ustensiles de cuisine. Ses membres se sont divisés en petites équipes pour accomplir les différentes tâches nécessaires à la préparation des repas, depuis le nettoyage des ustensiles jusqu’à la distribution des repas aux enfants. Depuis deux ans, l’école fait partie des 5700 couvertes par le Programme national d’alimentation scolaire intégré (PNASI). Initié par le gouvernement et mis en œuvre par le PAM, ce programme offre à environ 1,2 millions d’écoliers béninois, l’opportunité de manger un repas chaud, sain et équilibré toutes les jours d’école.
Des plats nutritifs et savoureux au menu
Dans le local tenant lieu de cuisine au groupe A, tout le monde s’affaire pour apprêter à temps le plat du jour : du riz au curcuma enrichi avec de la carotte et sa sauce tomate avec des œufs bouillis comme source de protéines. Les œufs ont déjà été bouillis et Ali Ouattara, qui a délaissé son costume de représentant pour un tablier de cuisine, est occupé à les écaler avec délicatesse. Un peu plus tôt, avec d’autres membres de l’équipe, il avait déjà soigneusement lavé à plusieurs eaux le riz en train de cuire dans une grosse marmite. Chargée de nutrition au PAM, Yolande Agueh elle, s’occupe de la sauce. Dans une marmite sur le feu, elle renverse différents ingrédients : purée de tomate fraîche, oignons, piment, poivre et gingembre écrasés et les laisse cuire tout en les mélangeant avant d’ajouter une quantité d’eau suffisante pour le nombre d’enfant prévus. « Le sel et l’huile seront ajoutés à la fin de la cuisson pour préserver les nutriments, en l’occurrence l’iode du sel et la vitamine A contenue dans l’huile », précise-t-elle.
Les gestes de la nutritionniste n’échappent pas à Christelle Aguidi, une des cuisinières bénévoles de l’école. Visiblement curieuse et avide de connaissance, cette dernière ne perd pas une miette de ce qu’il se passe dans la cuisine. Du côté du groupe B, l’ambiance est aussi au travail. Au programme ici, du riz au gras au poisson frit. Caroline Schaefer, la directrice adjointe du PAM Bénin à l’aide d’une grosse spatule vérifie le degré de cuisson du riz tandis qu’Edouard Gbozo, chargé du renforcement des capacités, et d’autres membres de l’équipe découpent une grosse quantité d’oignons et de carottes. Ces légumes seront plus tard revenus dans un peu d’huile, assaisonnés et servis avec le riz, apportant au plat un supplément de goût, de texture et de couleur. Ici comme dans l’autre groupe, quelques personnes ont la tâche d’apprêter le dessert : des oranges fraîches et juteuses, pelées avec soin et rangées dans des paniers.
Vers onze heures et trente minutes, les repas sont fin prêts dans les deux cuisines. Sans perdre une seule seconde, Ali Ouattara et son staff les servent dans des bols individuels. Les rations sont couvertes au fur et à mesure et rangées dans de grands paniers qu’ils transportent délicatement vers les salles de classe pour les distribuer aux élèves.
La brigade culinaire du PAM peut alors se réjouir. Elle a réussi à préparer et servir à temps un repas nutritifs et délicieux à tous les enfants de l’école, bravant au passage, les difficultés auxquelles font face au quotidien les cuisinières bénévoles. L’initiative du PAM a été saluée par ces dernières, par l’ensemble de la communauté et surtout les élèves dont la joie et le sourire lumineux ont touché toute l’équipe.
Ils ont dit
Ali Ouattara, Représentant-résident du PAM au Bénin : « Cette descente nous permet de toucher du doigt les réalités du terrain»
« Cette descente coïncide avec la célébration du 60ème anniversaire du PAM au niveau mondial mais au-delà de ça, elle nous permet de toucher les réalités sur le terrain, de voir comment les bonnes dames souffrent et transpirent pour donner à manger aux enfants. Nous avons constaté des difficultés et nous les prendrons en compte pour voir comment nous pourrons apporter des améliorations ».
Junior Emmanuel Yehouessi, 9 ans, en classe de Cm2 : « Manger à la cantine me fait du bien »
« Manger à la cantine me fait du bien. Grâce au PAM qui a ouvert une cantine dans mon école, je mange à midi. Mon repas préféré est le riz. Avant la cantine, parfois quand je rentrais à la maison à midi et que mes parents n’étaient pas à la maison, je ne trouvais rien à manger et je revenais à l’école affamé. Grâce à la cantine je travaille bien ».
Agossi Agossou, cuisinière bénévole, cantine du groupe B : « Le passage du PAM dans notre école nous est bénéfique »
« Nous les cuisinières sommes vraiment contentes du passage de l’équipe du PAM dans l’école. A la cuisine nous les avons observés quand ils travaillaient. Cela nous a été bénéfique parce que nous avons appris beaucoup de choses sur la cuisine. Nous avons appris beaucoup d’autres choses sur l’hygiène. On espère que le PAM va renouveler cette expérience ».
Yolande Agueh, chargée de nutrition au PAM Bénin : « J’ai vécu ce moment avec beaucoup de plaisir »
« J’ai vécu ce moment avec beaucoup de plaisir parce que je suis nutritionniste. J’ai un regard sur la qualité des repas offerts aux bénéficiaires. Nous essayons de veiller au grain de sorte que les enfants aient des repas sains, nutritifs et équilibrés. Je me retrouve aisément dans mon milieu et je suis contente du travail qui est fait aussi bien par les médiateurs qui suivent les écoles sur le terrain, que par les cuisinières qui s’occupent du service des repas ».