A l’Ecole primaire publique (EPP) de Cocota, commune de Toucountouna dans le département de l’Atacora, l’impact de la cantine est palpable. Depuis la mise en œuvre du Programme national d’alimentation scolaire intégré (PNASI) dans cette école en 2017, les élèves ont repris plaisir à venir en classe et leurs résultats se sont améliorés. Un petit miracle qu’Ali Ouattara, le Représentant résident du Programme alimentaire mondial (PAM) au Bénin est allé constater sur place ce jeudi, 21 septembre.
Maître du cours d’initiation(CI) à l’EPP Cocota, Etienne Dassagate se souvient comme si c’était hier de la souffrance qui était celle des écoliers dans un passé pas si lointain. « Quand ils rentraient à douze heures, ils ne revenaient plus dans l’après-midi. A cause de la faim. Imaginez, l’enfant vient à l’école le matin le ventre vide. A midi, il rentre chez lui affamé mais n’a rien à manger à la maison. C’était très difficile».
Depuis 2017, les choses ont radicalement changé dans le bon sens confie l’enseignant qui met cette transformation à l’actif du PNASI, mis en œuvre dans l’école depuis l’année scolaire 2017-2018.
Initié par le gouvernement, béninois, ce programme ambitieux vise entre autres objectifs d’augmenter le taux de scolarisation et de rétention des enfants à l’école et de renforcer l’assiduité et les résultats scolaires.
Pour atteindre ces objectifs, le gouvernement a signé un accord de partenariat avec le PAM, première agence humanitaire qui lutte contre la faim dans le monde et dont l’expertise dans le domaine n’est plus à démontrer.
Après avoir démarré avec un taux de 31% , le PNASI est monté en flèche avec 51% de taux de couverture en 2019. Depuis le 25 avril 2022, de nouvelles écoles ont rejoint le programme, le portant à 75% de taux de couverture pour plus de 1 200 000 bénéficiaires répartis dans environ 5 700 écoles dont l’EPP de Cocota.
Chaque jour de classe, les écoliers mangent un repas chaud et nutritif à la cantine.
« La cantine a sauvé l’école »
A l’EPP Cocota, la cantine a permis d’accroître le taux de scolarisation, de favoriser la rétention scolaire et aussi d’améliorer l’assiduité et les résultats des apprenants.
« C’est grâce à la cantine que les enfants viennent à l’école. Ils savent qu’ils y auront à manger. Ils mangent bien et les mets sont variés. Ça les motive et quand ils mangent, ils restent à l’école, ce qui agit positivement sur le rendement car chaque année, l’école donne de bons résultats »,assure Étienne Dassagate.
Pour lui, il ne fait aucun doute que « La cantine a sauvé l’école de Cocota».
Après plusieurs semaines de fermeture en raison des grandes vacances, la cantine a rouvert ses portes le 18 septembre dernier, premier jour de l’année scolaire 2023-2024.
Massiwan N’tcha, responsable des cuisinières bénévoles et ses collègues ne se sont pas fait prier afin que les enfants mangent le tout premier jour de l’année.
La participation communautaire, un élément clé pour le succès du PNASI
L’engagement des communautés est indispensable à la bonne mise en œuvre du PNASI. Dans les écoles à cantine des quatre coins du Bénin, diverses initiatives sont ainsi mises en œuvre par la communauté en guise de soutien.
A Cocota, la communauté apporte sa participation de diverses manières. Outre le jardin et le champ scolaires, les bénéfices tirés des récoltes d’anacardier sont mis à contribution pour aider la cantine, confie Étienne Dassagate. Pour Louis Santonti, le chef du village, cette participation n’est que normale au regard des résultats positifs enregistrés par l’école depuis que les enfants mangent à la cantine.
Ali Ouattara a salué et apprécié ces initiatives. Il a particulièrement invité les membres de la communauté à jouer pleinement leur partition en œuvrant pour la sécurisation des vivres pour éviter les cambriolages.
Répondant aux doléances des cuisinières bénévoles qui lui ont exposé leurs difficultés, Ali Ouattara a annoncé qu’en vue de les accompagner, une somme forfaitaire leur sera désormais octroyée.
Une bonne nouvelle accueillie par une explosion de joie par les populations.
Ali Ouattara a en outre encouragé la communauté dans son ensemble à ne surtout pas baisser les bras, car le succès du PNASI dépend de son implication effective et continue.
Créée en 1982, l’EPP comptait 192 élèves dont 92 filles à la fin de la dernière année scolaire, selon Hyacinthe Sènou, le directeur.