Dans une réflexion, Reckya Madougou femme leader , ancienne ministre de la justice et détenue politique s’est exprimée sur la condition humaine ce dimanche 10 septembre 2023 sur sa page facebook. L’ex conseillère du président Togolais Faure Gnassingbé a rappelé que dans l’anthologie de nos vies , les chapitres, au gré de l’éphéméride des relations, s’égrènent à l’instar de prises dans une poésie complexe, parfois en crescendo, tantôt en diminuendo et par surprises en remontada.
Voici l’intégralité de sa réflexion.
Tempo de la symphonie humaine
Dans l’anthologie de nos vies, les chapitres, au gré de l’éphéméride des relations, s’égrènent à l’instar de proses dans une poésie complexe, parfois en crescendo, tantôt en diminuendo et par surprises en remontada.
Chaque rencontre, qu’elle soit éphémère ou pérenne, s’inscrit en filigrane sur les pages de notre âme, apportant des leçons inestimables écrites à l’encre indélébile du temps. Parfois elles s’écument telles les pulsations d’un rythme cardiaque, tantôt en Andante, tantôt en Allegro, peut-être même joué largo.
L’impermanence des relations résonne comme une sonate mélancolique, nous rappelant que chaque protagoniste, furtif ou fidèle, tient un rôle dans l’œuvre de notre existence. Chaque au revoir, chaque adieu est une pause dans notre symphonie, une ponctuation dont nous ne choisissons guère la nature ni la portée mais dont nous sommes capables de maîtriser l’effet sur notre cognitif. Tantôt en mode « su et ignoré », tantôt façon « lâcher-prise », parfois dans la gamme « combativité » selon le cas, mais ne jamais opter pour la fatalité.
Chaque croisée des chemins dissimule des opportunités à découvrir par la méditation. Les vestiges des moments partagés, les bons comme ceux problématiques, sont destinés à poursuivre la partition inachevée de notre pèlerinage sur terre. Nostalgiques, ne soyons pas lamentateurs des pages révolues, mais agissons en érudits des lignes restants à écrire, car dans l’éphémère réside la quintessence de l’expérience humaine.
Dans mon épreuve actuelle, de mes contemplations imaginaires, est née la présente allégorie aux accents vifs d’un Allegretto qui défend de s’attarder sur les regrets de la vie. Une véritable invite à conjuguer nos cheminements en allègres motivations, et à conjurer nos infortunes en œuvres cocasses susceptibles de nous arracher le sourire.
Un grand homme, mon père, Yaya Malam Madougou encore appelé «Monsieur le maire», après la bénédiction d’une vie bien remplie et réussie, au crépuscule de son séjour terrestre, affectionna particulièrement cette assertion d’un auteur inconnu:
«La vie apporte son lot de tragédies. J’ai eu ma part. Mais quoi qu’il arrive, il faut savoir garder le sens de l’humour. En dernière analyse il ne faut jamais oublier d’en rire.»
Bon et pieux dimanche à vous, tout en symphonie!
Reckya Madougou