Après les tentatives de Mahamat Idriss Déby, président du Tchad pour ramener les putschistes à la raison, ce sera probablement le tour de Muhammadu Sa’adu Abubakar de se rendre à Niamey pour libérer Bazoum et rétablir l’ordre constitutionnel .
De sources bien introduites, les Chefs d’Etat de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) auraient porté leur choix sur le leader religieux Nigérian Muhammadu Sa’adu Abubakar. Un choix proposé par le chef de l’Etat nigérian, Bola Ahmed Tinubu, qui assure la présidence de l’organisation sous régionale.
Si cela arrivait à se confirmer, le nouveau médiateur de la Cédéao devra se rendre demain mercredi, 2 août 2023 au Niger. Il sera sans doute accompagné d’autres personnalités influentes de l’organisation. Selon les informations d’Africa Intelligence, le leader religieux Nigérian au mille réseaux de l’extrême nord du Nigeria, va s’entretenir avec le nouvel homme fort du Niger, le général Abdourahamane Tchiani à la tête du Comité national pour la Sauvegarde de la patrie (CNSP). Muhammadu Sa’adu Abubakar va également rencontrer le président nigérian Mohamed Bazoum, toujours en résidence surveillé.
Le choix de ce leader religieux Nigérian respecté et influent n’est pas anodin. Le sultan de Sokoto, héritier d’un empire fondé au tout début du XIXe siècle par Ousman dan Fodio, est aussi la première autorité musulmane du Nigeria et un dépositaire du pouvoir spirituel de la confrérie soufie de la Qadiriyya. Il reçoit très régulièrement les responsables politiques du Nigéria, notamment l’ancien président Muhammadu Buhari, son successeur Ahmed Tinubu et bien d’autres. Sa présence au Niger pourrait donc péser dans la balance.
La désignation de Muhammadu Sa’adu Abubakar en tant que médiateur de la Cédéao, intervient alors que l’organisation sous régionale à la faveur d’un sommet extraordinaire tenu le dimanche, 30 juillet 2023 a pris de nombreuses sanctions contre le Niger. Un ultimatum d’une semaine a été donné aux putschistes afin de libérer et rétablir le président Bazoum. En cas du non respect de cette mesure, les Chefs d’Etat étudie l’option d’une intervention militaire.
Anselme ORICHA