Demain, le peuple béninois fête le 63ᵉ anniversaire de son accession à l’indépendance. À Parakou, la ferveur se fait moins sentir à moins de 24 h de la fête.
« Certains ne savent même pas que c’est demain. », nous a lancé avec un rire moqueur, Illiassa mécanicien à Parakou.
Nous sommes le 31 juillet 2023. Veille du 1ᵉʳ août, journée commémorative de l’accession du Bénin d’aujourd’hui et du Daxomé d’alors à son indépendance. À l’occasion du 63ᵉ anniversaire de l’indépendance du Bénin, Parakou s’apprête aussi comme il le peut.
Sous un ciel nuageux, les couleurs nationales flottent au niveau des carrefours principaux de la ville. Sur ces carrefours, en dehors des bordures peintes en couleur rouges-blanc, plusieurs agents du service de nettoyage de la mairie s’affairent pour rendre la ville propre.
C’est seulement ce qui marque la venue de cet événement dans les rues de Parakou.
David, conducteur de taxi moto communément appelé Zemidjan a fait le même constat. En langue Nagot (Langue proche du Yoruba et parlée au centre du Bénin), il partage son constat avec nous. « Avant, à cette heure-ci, nous les conducteurs de taxis-moto parcouraient la ville avec des petits drapeaux devant nos moto, mais, aujourd’hui, constatez-le, ce n’est pas le cas parce que celui qui a faim n’a pas la tête à la fête. », a-t-il fait savoir.
Pour chabi, la soixantaine environ et fleuriste au niveau du carrefour Hubert Maga, « c’est la pauvreté » qui est à l’origine de ce manque de mouvement festif. Tout en saluant l’effort de la mairie pour rendre la ville propre, il souligne qu’il y a un changement dans la manière dont la fête se prépare. « Avant, la veille, comme ça, on voit le drapeau flotté un peu partout, même devant les maisons. Mais aujourd’hui, depuis l’avènement du présent régime et surtout du Coronavirus, on sent moins la ferveur de la fête. Je ne sais même pas s’il y aura défilé à parakou cette année.», a-t-il conclu.
Rachidi lui, employé dans une société de vente de moto, pense que cette journée devrait être une journée de réflexion, plutôt que de fête. « Moi, je pense que cette journée devrait être une journée pour faire le point. Est-ce que cet héritage que nous ont laissé nos parents est bien entretenu, qu’est-ce qu’il faut pour améliorer les conditions du Béninois…, plutôt que de se mettre à fêter, manger, et rouler n’importe comment dans la ville… ».
Pour l’instant, les préparatifs se poursuivent dans la ville de Parakou afin que chaque Béninois qui sort de sa maison se remémorent la date du 1ᵉʳ août 1960.
Célin Orou Dossoumon