La tomate, légume le plus utilisé pour la cuisine, est depuis quelque temps devenue une denrée rare dans la ville de Parakou. Son prix a carrément triplé sur les étagères des vendeuses dans les marchés. Pour combler ce vide, la population a trouvé d’autres alternatives pour la préparation des mets. Reportage.
Elle s’achète depuis quelques semaines à prix d’or. La tomate n’est plus à la portée de tous à Parakou, dans le nord-est du Bénin. Pour s’en procurer il faut désormais débourser bien plus que d’habitude. « La tomate fraîche qu’on vendait à 100 f le tas, 500 f la boîte, est aujourd’hui vendue respectivement à 200 f et 1.200 f, voire 1.500 f », révèle une revendeuse de tomate fraîche au marché Arzèkè. Selon elle, cette hausse du prix de la tomate n’est pas du fait des petits vendeurs comme elle. « Les grossistes, explique-t-elle, nous vendent le panier à 22.000 f au lieu de 7.000 f ou 8.000 f. Nous sommes donc à notre tour obligé de revendre cher. À cause de cela, nous ne vendons plus ».
Pour Yasmine Abdouramane, grossiste et revendeuse de tomate au marché Arzèkè ce problème est multifactoriel. D’abord, elle pointe du doigt la faible production locale et l’assaut des acheteurs venant du sud du pays. « Au Niger, il n’y a plus de tomates en tant que tel alors qu’on ne produit pas assez de tomates à Parakou. Malheureusement, ajoute-t-elle, les gens de Cotonou et de Porto-Novo viennent encore acheter cette petite quantité que nous avons ici à Parakou pour aller revendre chez eux. Ce qui fait que la tomate devient intouchable aujourd’hui ».
Suite à cette cherté, la population est obligée de trouver d’autres alternatives pour combler l’absence de tomate dans les casseroles : « malgré cette cherté, je ne peux manger sans la tomate fraîche. Donc, je la mélange un peu avec de l’oignon » a déclaré Félicité Ahomè, Pasteur-tisserante à Parakou. Moufidath Issa, quant à elle, écrase assez d’oignons qu’elle mélange avec du concentré de tomate pour faire la sauce.
Bambo Nestor NOANTI (stg) & Samiath Amoussou (stg)