Nous sommes ici à l’entrée de la ville de Parakou où devant la statue du père de l’indépendance du Bénin, Hubert Maga, se trouve la statuette d’une belle dame parée d’un pagne traditionnel et une calebasse en main souhaite la ”Bienvenue à Parakou” à toute personne venant dans la cité des Kobourou du côté sud.
À quelques mètres plus bas, sous le pont qui fait office de support à la statuette de cette belle dame africaine, un cas d’insalubrité notoire causé par les ordures stockées sous cet ouvrage de canalisation d’eau à la rivière de ”Worou tokoru” crève l’œil.
Autrefois vivier de poissons-chats africain, Clarias Gariepinus et bien d’autres poissons, cette rivière est aujourd’hui transformée en un dépotoir où on retrouve des sachets plastiques, des bidons d’eau, des animaux morts, des fruits pourris, le tout occasionnant une odeur irrespirable.
Pour ce qui constitue l’entrée principale de la troisième ville à statut particulier du Bénin, c’est une situation qui n’honore guère la ville de Parakou, souligne Olou Thierry, conducteur de taxi moto dans la ville de Parakou. « Parakou est la 3e ville du Bénin à statut particulier. Il y a des étrangers venant des pays voisins qui peuvent venir visiter la ville. Quand ils verront ces ordures déjà à l’entrée de la ville, ça va forcément laisser quelque chose dans leur tête », déplore-t-il.
Poussant un peu plus notre curiosité pour connaître l’origine de ces déchets, Joseph Sossou, jardinier près du pont, pense que « c’est l’eau de ruissellement qui draine ces déchets. Lorsque les gens déversent des sachets plastiques et autres dans les caniveaux et qu’il y a pluie, l’eau emporte ces déchets vers ici et puisque l’eau ne coule plus comme avant, ça donne ce que vous voyez là ».
Le phénomène a déjà un impact négatif sur l’environnement immédiat du pont de Okedama, nous raconte Bako Michael, lui aussi jardinier dans les encablures du pont. «Les poissons qui étaient là, sont tous morts. Sentez vous-même cette odeur que ça dégage. Toute la surface de l’eau est bloquée par les sachets et nous n’arrivons plus à utiliser l’eau pour arroser nos plants », fait savoir Bako Michael. Il poursuit en invitant les citoyens de la ville de parakou à une prise de conscience et les autorités municipales à un travail de sensibilisation :« Aujourd’hui si quelqu’un prend sa boisson, eau en bidon ou en sachet, quand il finit, au lieu de mettre cela dans une poubelle, il le jette dans la rue sans savoir qu’il crée de dommage à une autre personne. Il est temps que chacun sache ranger ces déchets-là. Nos autorités devraient multiplier les poubelles et obliger les gens à respecter cela comme on l’a fait avec les casques, si non, c’est pas bon » s’indigne l’interlocuteur avec colère.
Face à cette situation, nos démarches pour avoir le son de cloche du service de voirie de la Mairie de Parakou ont été vaines.
Célin Orou Dossoumon