Suite à la nomination d’Huguette Gnakadja Bokpé à la tête de l’Institut Nationale de la Femme par le conseil des ministres du mercredi 15 mars dernière en lui et place de Claudine Prudencio, quelques féministes ont donné leurs appréciations et attentes de cette nomination.
Kado Alphonse Simba, membre de l’Association Élite Atacora.
Tout d’abord, je tiens à féliciter la nouvelle Présidente de l’Institut National de la Femme pour sa nomination et je tiens aussi à remercier la présidente sortante pour les mois passés à la tête de l’Institut. Son départ laisse présager que les résultats atteints jusque-là ne sont pas encore satisfaisants. C’est pour cela la nouvelle Présidente doit prendre la mesure de la lourde responsabilité qui est désormais la sienne pour faire bouger les lignes. D’ailleurs, elle connaît bien la maison et donc je ne doute pas qu’elle fera bouger les lignes.
Personnellement, je n’ai pas senti pas les actions concrètes de l’Institut depuis sa création en dehors des discours officiels. Paradoxalement, les cas de violences envers les femmes et les filles n’ont cessé de prendre de l’ampleur dans la même période. J’ai lu plusieurs articles de ces cas dans les journaux. J’estime que la nouvelle Présidente doit faire un bilan de ce qui a été fait, faire l’analyse SWOT (Forces, Faiblesses, Opportunités et Menaces) de l’Institut. De cette manière, elle pourra déceler les leviers sur lesquels il faudra appuyer pour opérer de changements notables dans la mission de l’Institut.
Concrètement, j’attends d’elle qu’elle pose des actes qui vont viser à réduire, voire éliminer les violences (physiques, verbales, psychologiques, mentales, économiques, financières, morales, etc.) à l’égard des filles et des femmes sans au temps que cela renverse la balance (les hommes et les garçons vont subir les mêmes violences). Pour paraphraser un auteur, il faut que tout change pour que tout reste en place ; pour dire que le changement souhaité ne doit pas TROP BOULEVERSER la société. Bref, dans le combat de la nouvelle Présidente, elle devra tenir compte de notre contexte africain, des valeurs et de la culture africaines, car tout n’est pas mauvais dans nos valeurs. Il s’agira pas de favoriser les femmes et les filles au détriment des hommes et des garçons. Je ne sais pas si l’institut dispose de cellules communales ou d’arrondissement, mais il devrait travailler avec des structures au niveau local, lesquelles structures sont en contact direct avec la masse populaire. Pour finir, je voudrais souhaiter plein succès à la nouvelle présidente dans ses nouvelles fonctions. Personne ne sera de trop pour l’aider à réussir sa mission. Cela y va du bien-être de toutes les couches sociales de la Nation.
Ella Wama Directrice Pays Batonga Bénin.
«Changement de leadership à la tête de l’institut national de la femme, une brave femme battante s’en va, une féministe très engagée s’installe, qui connaissait d’ailleurs la maison pour avoir été au poste de secrétaire exécutive de cet institut depuis quelque temps déjà. Nous saluons l’arrivée de Madame Huguette BOKPE Gnakadja qu’on ne présente plus dans le monde du féminisme et de la défense de droit des filles et des femmes au Bénin.
Nous espérons, que son mandat soit incisif et impactant avec la mise en place de dispositif permettant d’assoir une académique du leadership féminin au Bénin, renforcer l’inclusion des filles et des femmes et leur participation à toutes les instances de prise de décision au Bénin et surtout bâtir un mouvement féministe béninois fort présent dans les grandes plate-forme de plaidoyer au monde pour faire entendre la voix des filles et des femmes de toutes les contrées de notre pays. Nous espérons aussi voir la concrétisation de dispositif de prise en charge réel contribuant à l’autonomisation des filles et des femmes de notre pays, des dispositifs de prévention dont : des mécanismes d’éducation, des dispositifs de protection, la maison de la femme, des mécanismes de répression aussi de toutes les personnes qui portent atteinte au droit des filles et des femmes et de manière générale les personnes qui se rendent coupables de différentes infractions à raison de sexe.
Célin Orou Dossoumon