«Ethique». C’est le nom d’un film qui plonge dans les méandres du pouvoir d’État et de sa gestion, et qui répond à une interrogation majeur des peuples. Celle des intrigues au sommet de l’État. Sorti de Barry Productions, il vise entre autres à donner l’opportunité à chacun de changer ses appréciations sur la gestion de la chose publique, selon la réalisatrice. Colombe Quirin-Vidjingninou dans un entretien parle de ce film. Lire l’entretien sur trois questions fondamentales.
Madame la Réalisatrice, pourquoi Éthique ?
Pour nous à Barry Productions, la question du pourquoi ne se pose pas autour de ce film que nous avons baptisé « Ethique ». C’est comme si on se demandait à l’inverse, pourquoi ne pas avoir fait un tel film. Une production de cette nature n’a pas une raison d’être particulière. Il nous a plu de faire parler une des interrogations majeures de la masse populaire à savoir les intrigues au sommet de l’Etat. Bien souvent, les médias et les réseaux sociaux nous rapportent pêle-mêle des informations sur la gestion publique sans que le citoyen lambda ne comprenne le si de çà et le pourquoi de cela. Ce film donne donc l’opportunité de voir la chose sous mille facettes. Elle projette les coulisses des partis d’opposition, les négociations pour accéder au pouvoir, les secrets de la prise du pouvoir et surtout la gestion de ce pouvoir qui se révèle bien souvent la partie la plus douloureuse et la plus difficile pour ceux qui accèdent à la charge publique en raison des clans, des antagonismes, des intérêts de telle ou telle autre partie, des amis, de la famille etc… Pour être plus trivial : les intrigues du pouvoir. L’avantage de cette production, c’est qu’elle ne met pas de réserves à éclairer sur tous ces aspects. Généralement, les productions sur la gestion politique prennent fait et cause pour un système ou un modèle de gestion. Pour nous, il faut tout exposer, mettre le doigt sur chaque maillon et c’est bien là, l’un des avantages de ce film que j’invite le public à voir pour mieux comprendre via une lucarne l’appareil d’État à travers ses vertus et ses vices.
Cela se voit que vous jouez la provocatrice à travers ce film. Pourquoi ?
Provocation ? Je ne sais pas pourquoi vous parlez de provocation. Cette œuvre est une œuvre de fiction qui peint le quotidien de la gouvernance au sommet de l’Etat dans la plupart de nos pays. Je voudrais qu’on n’y voit ni provocation, ni moralisation, mais plutôt une contribution à une meilleure gestion de nos deniers et ressources. Un film laisse mille émotions. « Ethique » fait l’apologie d’un idéal que les acteurs qui l’ont produit souhaitent voir s’accomplir. Pourquoi devrions-nous nous taire nous-même sur nos travers si nous avons l’occasion d’en discuter et d’en débattre à travers le divertissement. Mais nous parlons ici de divertissement utile et éducateur. Ce film qui aura une suite dans les mois à venir n’est qu’une projection au cœur de la face cachée du pouvoir et les intrigues autour. Bien souvent, nous sommes prompts à jeter la pierre à nos dirigeants sans savoir qu’ils sont parfois aussi les otages d’un système dont ils ne maitrisent pas toujours tous les contours. Ce qui me réjouit, c’est que ce film de Barry productions donne l’opportunité à chacun de changer, d’améliorer, de revoir ou de renforcer sa vision et ses appréciations sur la gestion de la chose publique dès qu’on l’a vu.
Parlez-nous justement de ce vous réservez pour la suite !
Ce serait tuer la deuxième partie du film « Ethique » dans l’œuf que de se mettre à dévoiler ici les contours. L’équipe de production et les acteurs sont mobilisés. Ce que je peux vous promettre, c’est que la suite sera encore plus riche en suspens et en rebondissement. Cette première partie finit sur la démission du président Blaise Assouka et sur l’appel de son peuple à le voir reprendre les rênes du pouvoir d’Etat. Qu’en sera-t-il. Va-t-il accéder à la requête ? Que feront ses amis qui veulent le garder otage pour perpétuer l’autarcie ? Que fera son épouse ? Aura-t-il le soutien de son peuple ? Ce sont là autant d’interrogations auxquelles que la réalisation apportera des réponses au cours de cette seconde partie. Je voudrais donc vous assurer que le suspense est entier et inviter les cinéphiles africains à adopter « Ethique » qui est d’abord et avant tout leur production. Nous avons fait le choix de donner la chance à des visages inconnus du cinéma de faire leur premier clap… c’est aussi notre ambition : « donner sa chance à tout le monde ». C’est un film du peuple qui parle au peuple et oriente le peuple. Je voudrais pour finir remercier toutes les équipes qui ont travaillé à mes côtés pour donner corps à ce rêve qui n’est que le prélude à une longue série de réalisations.