Les députés nouvellement élus pour le compte de la neuvième législature seront installés le dimanche 12 février prochain, conformément aux textes. Dans ce sens, l’honorable Cossi Barthélémy Vidjannangni, le doyen d’âge, à travers un communiqué en date du lundi 06 février 2023 référencée N°0193-23/AN/SGA et signé du Secrétaire Général Administratif de l’Assemblée nationale Mariano Ogoutolou, s’appuyant sur l’article 153.2 de la constitution, 3, 6 et suivants du règlement intérieur de l’institution parlementaire et 147 du code électoral, invite ses collègues nouveaux parlementaires à prendre part à la séance consacrant leur installation au Palais des Gouverneurs à Porto-Novo. Au nombre des points inscrits à l’ordre du jour de la séance, ledit communiqué annonce l’élection du président et des autres membres du bureau de l’Assemblée nationale.
A quoi va ressembler la configuration du bureau de cette neuvième législature de l’Assemblée nationale ? Les pronostics vont bon train, avant l’heure. Mais conformément au Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, en son article 15.2-b, il est assez clair que : « L’élection des deux vice-présidents, des deux questeurs et des deux secrétaires parlementaires a lieu, en s’efforçant autant que possible de reproduire au sein du Bureau, la configuration politique de l’Assemblée nationale ». Partant de cet article, l’on pourrait présager d’une configuration qui réunit les trois formations politiques à savoir Up-R, Br et LD. S’il ne fait l’ombre d’aucun doute que le contrôle du perchoir reviendrait au parti majoritaire, il reste en revanche difficile de pronostiquer sur le sort réservé au parti de l’opposition quant au partage des postes du bureau de l’Assemblée nationale. Forts de leur supériorité numérique les députés de la majorité, peuvent s’accorder sur des orientations pour le choix des autres membres du bureau.
L’interprétation de ‘‘Majorité et Minorité’’, équivaudrait à ‘‘Mouvance et Opposition’’. Mais en 2019, l’absence de l’opposition aux législatives a fait que les deux partis de la Mouvance se sont repartis les postes en tenant compte de la Majorité et de la Minorité. Contrairement à ce schéma assez singulier, cette fois l’opposition présente devrait figurer au niveau des différentes composantes du parlement et non se contenter d’une partie congrue qu’aurait voulu le pouvoir. Cela parait plus que nécessaire dans un contexte qui est celui du Bénin qui tente de se remettre de son balbutiement politique critique. Sur les sept postes du bureau, au moins deux devraient revenir à l’opposition contre cinq pour la majorité faite de l’Up-R et Br. Ne pas reproduire un tel schéma pourrait davantage détériorer l’image de rupture taxée de produire résultats extraordinaires.
L’opinion retient une image négative du régime actuel sur le plan démocratique. A défaut de la soigner, mieux vaut ne pas en rajouter au risque de la dégrader encore plus aux yeux de plusieurs observateurs. ‘‘La gourmandise’’ ne fera bonne affaire pour le régime. Cela pourrait se ressentir dans l’immédiat ou dans le futur, comme ce fut le cas lors des législatives du 8 janvier dernier où l’opposition a laminé de façon inattendue la mouvance dans des grandes villes. La concentration des pouvoirs pourrait être un nouvel ingrédient dans cocktail déjà indigeste pour certains, que la rupture doit éviter.