C’est un tueur silencieux. L’excès de vitesse est à l’origine de plusieurs accidents mortels au Bénin. La période de fin d’année est particulièrement caractérisée par une euphorie qui pousse bien des conducteurs à s’adonner à l’excès de vitesse. La conséquence : dégâts matériels et morts. Ce papier fait un gros plan sur la multiplicité des accidents de la route à Parakou : les chiffres de 2022, causes, conséquences et conseils.
Parakou est la plus grande ville du Nord-Bénin. Elle est située à plus de 410 kilomètres de Cotonou. La circulation y est de plus en plus dense à Parakou. Et comme dans plusieurs autres villes, la période fin d’année rime avec excès de vitesse sur la route. Plusieurs automobilistes et motocyclistes se donnent facilement à l’excès de vitesse. Or, d’après Gounou Jonathan, Moniteur d’auto-école à Parakou, dans une agglomération comme la cité des kobourou, la vitesse maximale est de 50 kilomètres heure.
Par contre, poursuit-il, en milieu rural, la vitesse maximale est de 110 kilomètres heure. C’est donc quand ces kilométrages sont dépassés ou ne sont pas respectés qu’on parle d’excès de vitesse. C’est aussi à ce moment qu’il est difficile d’éviter certains obstacles et l’accident est vite arrivé. Gounou Jonathan explique comment survient un accident. « Dans le cas des virages, il y a ce qu’on appelle la force centrifuge qui nous pousse à sortir. Plus la vitesse est élevée, plus cette force nous pousse à sortir du virage. Plus votre vitesse est grande, plus votre distance d’arrêt devient grande », détaille-t-il, et tout naturellement, l’accident survient avec son cortège de malheurs. Morts, voitures ou motos calcinés, cabossés ou irrécupérables et des familles endeuillées etc. Selon les informations du Centre national de sécurité routière (Cnsr), il y a eu 255 cas d’accidents qui ont fait 44 morts. La majorité de ces accidents sont provoqués par l’excès de vitesse, d’après nos informations.
Mais alors quelles raisons poussent les conducteurs de voitures ou motos à s’adonner à l’excès de vitesse connaissant le risque qu’ils courent. C’est parfois un acte volontaire et prémédité avoue Mouhamadou Aminou, conducteur de véhicule poids lourd. « Parfois, affirme-t-il, quand on a un rendez-vous à honorer ou quand on réalise que le délai fixé par le propriétaire de la marchandise est presqu’à terme, on est obligé d’accélérer (d’excéder la vitesse normale, ndlr) ». Pour lui, lorsqu’on a un véhicule en très bon état on est bien souvent tenté de faire de l’excès de vitesse. Aussi, ajoute-t-il, l’état d’ivresse peut être à l’origine de cette augmentation injustifiée de vitesse sur la route. A en croire le conducteur de Parakou, l’engin peut soit avoir des problèmes en circulation ou bien c’est l’accélérateur qui coince ou c’est la pédale frein qui déconne.
La prudence et le respect de la vitesse normale exigée sur la route sont, selon Gounou Jonathan, moniteur d’auto-école, la panacée contre les accidents de circulation et leurs corollaires. Le conducteur doit prendre la route seulement s’il se sent capable.
Célin Orou Dossoumon