24h après l’interpellation et la mise en garde à vue du journaliste Virgile Ahouansè, l’Upmb, l’Union des professionnels des médias du Bénin a sorti un communiqué pour exiger la libération du confrère. Cette garde à vue n’est pas la première subie par les journalistes béninois. Avant ce cas dénoncé par plusieurs associations de la société civile, plusieurs journalistes ont été trainés en justice et même condamnés pour avoir fait leur boulot : chercher l’information et/ou la diffuser. Ignace Sossou, Casimir Kpédjo…
L’Upmb estime que cette situation « instaure un climat de peur au sein des acteurs de médias ». Le communiqué signé par la Présidente de l’Union, Zakiyath Latoundji, appelle au respect de ses droits fondamentaux consacrés par notre constitution et les instruments juridiques nationaux et internationaux en matière de protection de la presse. Il rappelle aussi que la privation de liberté d’un journaliste dans l’exercice de sa fonction est une violation des dispositions légales en vigueur au Bénin. « L’arrestation d’un journaliste doit être une exception », martèle enfin l’Upmb.
D’après l’avocat Brice Houssou, lorsqu’un journaliste pose un acte en violation du code du numérique, on lui applique la loi portant code de l’information et de la communication (ndlr). Or, ajoute-t-il, cette loi proscrit les peines privatives de liberté. Le code du numérique qui régit la diffusion des informations sur les réseaux sociaux dit aussi, selon le juriste, que ce sont les sanctions prévues par le code de l’information et de la communication qui doivent être appliquées au journaliste qui commet une infraction dans l’exercice de sa fonction.
Virgile Ahouansè a été interpellé par la Brigade Criminelle de Cotonou le 20 décembre 2022 puis gardé à vue pour diffusion de fausses informations sur les réseaux sociaux dans l’affaire exécution extrajudiciaire de la police à Porto Novo.
F.A.Y