Il est beaucoup plus connu par la jeune génération dans la surface technique. Mais en tant que joueur, sa réputation le précède. Retour sur la fidèle carrière de l’un des meilleurs défenseurs de l’histoire des Buffles du Borgou, Adam Chabi Taïrou, dans ce 6e numéro de votre rubrique “hommages aux anciennes gloires”, avec votre journal Leparakois.
Né le 17 août 1962 à Parakou, Adam Chabi Taïrou est de nationalité béninoise et a évolué au sein des Buffles du Borgou pendant 18 ans. Taïrou a fait ses premiers pas dans le football à l’école Centre de parakou. Comme la majorité des joueurs de sa génération, il va entamer réellement sa carrière dans l’équipe du quartier Yebù Beri, dénommée “Lions Indomptables de Parakou” et il a été initié par quatre figures emblématiques du football parakois.
« J’ai été initié au quartier Yebù Beri au sein du club Lions indomptables par quatre personnes : le coach Inoussa Assouman, feu Issifou Toguè, leur grand frère appelé Alpha Nouhoum et Zakari Kamiko », se souvient-il.
Pour Inoussa Assouman, ancien coach de Taïrou au Lions Indomptables Fc, « Taïrou est issu d’une génération très impeccable. Déjà au niveau du quartier, il était pétri de talent ».



Après le quartier, il intègre l’équipe de la commune de Parakou autour des années 76. Ensuite, il va être repêché par les Buffles puis intègre l’équipe junior des Buffles du Borgou et va par la suite être promu dans l’équipe senior du club en 1980. Et là commence 18 années de carrière au sein des Buffles du Borgou.
Au sein des cette équipe, Adam Chabi Taïrou à pu côtoyer de grands tel que : feu Abdoulaye Mohamed dit “petit souris”, Yerima Georges, feu Adam Soura, Baki Ramanou, Boyer Ferdinand, Eusèbe, etc. Il a consacré tous ces 18 ans de carrière à l’équipe des Buffles du Borgou.
« J’ai commencé Buffles, j’ai fini Buffles. Il y avait des offres, mais le président Chidiack disait non. Par exemple, Mogas 90 nous avait sollicité petit souris et moi, il a refusé. Petit souris lui est parti plus tard, mais je suis resté », déclare-t-il.
Alfa Gambari Azara, femme de la légende Abdoulaye Mohamed dit petit souris (ancien coéquipier et frère de Taïrou) se rappelle l’homme.
« Taïrou était un défenseur combatif, audacieux qui ne reculait devant rien. Taïrou en défense, c’était l’assurance et pour moi après Adam Soura, Taïrou est le meilleur défenseur de l’histoire des Buffles du Borgou », révèle-t-elle.
Des qualités confirmées par un ancien coéquipier de Taïrou, Amidou Mohamed Akib.
« Adam Tairou reflète l’image de cette équipe et est l’incarnation des valeurs de générations de cette équipe. Ayant connu l’ancienne et la nouvelle ». Nous indique l’ancien coéquipier de Taïrou chez les Buffles.
Parlant de la détermination de Taïrou, ce dernier dit que « l’homme a donné tout et continue d’ailleurs et le connaissant, c’est un pacte signé entre lui et son créateur. L’amour et son attachement pour Buffles Fc sont indescriptibles ».
Un engagement qui lui a valu l’appellation de ”Adàa” qui signifie (coupe-coupe). Oui, c’est son appellation qui ne signifie pas au sens propre couper, mais l’expression ressort son engagement, sa détermination sur l’aire de jeu et la gestion de la chose précieuse de sa vie qu’est la survie des Buffles.
Six ans après son intégration dans l’équipe senior des Buffles, Taïrou va être convoqué pour la première fois en équipe nationale en 1986.
« Ma première sélection nationale, c’était en 1986. J’y ai passé environs huit ans. En équipe nationale, j’ai joué avec petit souris, Zevounou Sylvain, Expédit Doussougbété, feu Imorou Soumaila, Mesmin Koukoui… »
Durant sa carrière, Taïrou Adam a été marqué par un match qui a visiblement laissé des souvenirs indélébiles en lui. C’est bien un match entre Buffles et Dragons.
« C’était en 82-83. Déjà à midi, le terrain était plein. On attendait les Dragons, mais ils n’ont pas quitté très tôt. Qu’est-ce qu’ils ont fait, au lieu de venir par voir terrestre, ils sont venus par voie aérienne. C’était incroyable, On a finalement perdu le match », raconte-t-il.
Des moments de joie, de tristesse et même de galère, c’est ce qui a caractérisé ces 18 ans de carrière de Taïrou. Suffisant pour donner quelques conseils à la jeunesse.
« Aujourd’hui, les choses ont changé. On jouait pas pour de l’argent, mais pour l’amour. Aujourd’hui sans salaire, tu ne peux pas avoir de joueur alors qu’en notre temps, il n’y avait rien de tout ça, ont se contentaient des perdièmes qu’on nous donnait. La nouvelle génération n’est pas patiente, je tiens à leur demander, d’être patient, de se respecter et de respecter le football », a-t-il conseillé.


Marié à deux femmes et père de neuf enfants dont quatre suivent les traces de leur géniteur, Adam Chabi Taïrou, depuis quelques années, s’est reconverti en entraîneur et est depuis longtemps dans le staff des Buffles du Borgou.
Célin Orou Dossoumon