EXHORTATION À L’ENGAGEMENT CITOYEN
Extrait Nº 5
Les implications de la fonction de député. Suite et fin
Légiférer pour l’épanouissement du citoyen
Une fois élu, le député doit s’évertuer à faire trois choses essentielles : représenter le peuple souverain, voter des lois et contrôler l’action gouvernementale. (Cf. Article 80 de la Constitution du 11 décembre 1990). Ces prérogatives sont déterminantes dans le processus de satisfaction des aspirations du peuple. Dans le cas contraire, il sera quasi impossible d’espérer le progrès social et le développement durable de nos sociétés.
Après avoir présenté les deux premières fonctions dans nos précédentes publications, nous nous intéressons à présent aux implications de la troisième fonction : Voter des lois.
L’Etat de droit et de démocratie est tout sauf un Etat anarchiste ! C’est un Etat où les citoyens sont soumis aux lois et à leur observation stricte. Dans un tel régime politique, la loi constitue la boussole qui oriente les actes des citoyens. Toute personne qui n’obéirait pas aux prescriptions de la loi se verra tout simplement réprimander par les dispositions légales.
En effet, la loi est l’ensemble des règles juridiques destinées à organiser les rapports entre les hommes d’une part, et d’autre part, entre les hommes et les pouvoirs organisés tels que l’Etat, les collectivités locales, et dont l’inobservation est sanctionnée par l’autorité publique. La loi est impersonnelle (elle n’émane d’aucun individu), générale (elle ne vise personne), contraignante (elle s’impose à tout le monde car nul n’est au-dessus de la loi) et permanente (elle n’est pas votée pour une durée donnée).
La loi doit rechercher trois éléments fondamentaux à savoir, la protection du citoyen, la sécurité de l’Etat et la prospérité du citoyen.
La protection du citoyen
Le citoyen est au cœur de toutes les initiatives des gouvernants ; aucune action ne doit donc viser sa destruction ou sa déstabilisation. Toute action doit chercher à le faire avancer, à l’extraire de tout ce qui peut le rendre vulnérable. L’Etat doit donc éviter tout abus de pouvoir, toute influence d’où qu’elle vienne, tout événement compromettant son épanouissement : ignorance, maladie, famine, catastrophe naturelle…
La sécurité du l’Etat
La loi doit viser la sécurité de l’Etat. En effet, on ne bâtit pas sa propre maison et craindre d’y habiter. C’est pareil dans une République. Le citoyen est détenteur de la souveraineté, du pouvoir public. La République est sa maison, son domicile, sa propriété. Il doit y vivre dans un climat de sérénité, de tranquillité et d’apaisement… C’est pourquoi, au-delà des forces de l’ordre et de défense qui assurent sa sécurité, l’Etat par la Loi, fait garantir la sécurité juridique aux citoyens à travers toutes les activités qu’ils mènent. Un commerçant fera son commerce avec toute la garantie requise pour prospérer. Le travailleur, dans la fonction publique, ne craindrait rien pour la jouissance de ses droits tels que prévus par le droit du travail. La justice, à travers les lois en vigueur, veillera à ce que tout citoyen qui se trouverait brimé dans ses droits et devoirs puisse bénéficier d’une réparation.
La prospérité du citoyen
La Constitution du 11 Décembre 1990 prédispose tous les citoyens à un destin unique et commun : être épanouis. Vivre dans un pays où il fait bon vivre pour tous les citoyens, vivre dans une nation où la vie matérielle, intellectuelle, sociale, culturelle et spirituelle est continuellement améliorée et consistante, tel est le but de toute loi.
On peut donc dire que l’autre nom du développement, c’est la Loi. Elle s’érige comme un véritable instrument d’épanouissement du peuple. La loi ne saurait compromettre le rêve d’un peuple ; elle est toujours dans la dynamique de bâtir un avenir meilleur. C’est le cas par exemple de la loi sur le code de conduite. Cette loi vise les trois avantages ci-dessus mentionnés : protection, sécurité et prospérité. En effet, la libre circulation des biens et des personnes permet aux citoyens de mener sans crainte leurs activités, et donc de vivre épanouis.
Mais une absence de loi dans ce mouvement aller-retour l’expose à d’énormes inconvénients : accidents de la circulation, braquage, perturbations régulière de la circulation, impossibilité de mouvement sur les axes routiers…
Ces quelques inconvénients mettent en danger le citoyen et le conduisent vers sa propre ruine et la destruction progressive de la société. En l’absence de règles de conduite, la société peut s’éteindre en moins d’une journée !
Extrait de “Législatives de 2023, à qui confier le Parlement béninois ?”, Ouvrage de l’essayiste Mathieu Adjanou, sous presse. mathieuadjanou@yahoo.fr. +229 97 54 18 88