Les révélations sur le “blanchiment” se poursuit en côte d’ivoire. De nouvelles banques viennent d’être épinglées dans une enquête à cet effet. Après la Société générale Côte d’Ivoire, qui s’est retrouvée au cœur d’une enquête sur un circuit de “blanchiment”, au moins trois autres établissements bancaires ivoiriens auraient aussi été victimes d’un montage financier similaire, rapporte Africa Intelligence.
L’enquête pour “blanchiment” diligentée cet été n’en finit plus de secouer le secteur bancaire ivoirien. «Après la Société générale Côte d’Ivoire (SGCI) exposée à hauteur de 22 milliards de francs CFA (33,6 millions d’euros), les enquêteurs ont élargi leurs investigations à la filiale ivoirienne du groupe Ecobank, qui a aussi porté plainte». Selon des premiers éléments de l’enquête, poursuit le média, «cette dernière pourrait être concernée dans le cadre d’opérations similaires estimées à près de 8 milliards de francs CFA (12,3 millions d’euros)». «Orabank Côte d’Ivoire est également citée dans la procédure avec un préjudice qui s’élèverait – toujours selon les enquêteurs – à 5 milliards de francs CFA (7,7 millions d’euros). Enfin, Coris Bank, dirigée par l’homme d’affaires Idrissa Nassa, est aussi évoquée, tout comme NSIA Banque.»
Dans l’exposé d’éléments accablants, il ressort que la Société générale Côte d’Ivoire, au centre de l’affaire, a directement évoqué le dossier avec les autorités ivoiriennes. Plusieurs ayants droit des deux principaux suspects, Kah Assane et la femme d’affaires ivoiro-libérienne d’origine libanaise Saksouk Rola, ont vu leurs comptes gelés. Par une ordonnance du 22 juillet 2022 de la présidente du pôle financier et vice-présidente du tribunal de première instance d’Abidjan, Blanche Essoh-Abanet, Kah Assane et Saksouk Rola ont été inculpés de “corruption, escroquerie, faux et usage de faux en écritures privée de commerce et de banque, blanchiment, escroquerie par cavalerie bancaire”.
Par ailleurs les enquêteurs s’intéressent désormais à plusieurs comptes bancaires ouverts par des membres de leurs familles, dont certains en bas âge. La justice ivoirienne se penche également sur les activités passées de Saksouk Rola, alors qu’elle exerçait le métier de comptable. Elle était notamment en charge de la mise en conformité des comptes de nombreux commerçants de la communauté libanaise installés à Adjamé, important centre de commerce de la capitale économique ivoirienne.