Fusion ou pas fusion, l’avenir du Parti du Renouveau Démocratique (Prd), le plus vieux parti politique béninois, est désormais incertain. Vendredi 06 août 2022, le Prd annonce son ralliement à L’Union Progressiste, l’un des partis jumeaux de Patrice Talon. Pour plusieurs observateurs notamment de l’opposition, le parti d’Adrien Houngbédji, comme un serpent a fini par se mordre la queue. Sa morte serait imminente. Pourtant, il a été prévenu en 2019.
Un retournement de veste à 360°. Voici comment l’on pourrait qualifier l’acte de Me Adrien Houngbedji, le Président du Parti du Renouveau Démocratique (Prd). L’éternel opposant politique depose les armes et rejoint la grande mouvance de l’Union Progressiste, acquise à la cause du Président Patrice Talon. Un scénario inenvisageable il y a de cela quelques années, où le Président du Prd promettait pourtant « se battre » pour faire figure d’épouvantail aux partis de la mouvance. « Au chapitre de l’arithmétique électorale, nous ne sommes pas mal lotis. Seuls contre tous, nous avons fait élire des députés dans 5 des 6 départements que comptait notre pays en 1995. Seuls et sans détenir aucun pouvoir, nous avons été des faiseurs de roi à la présidentielle de 1996 », déclarait Me Adrien Houngbédji, lors d’un congrès du parti, à l’issue des élections législatives de 2019.
Très sûr de sa force, l’homme fort du Prd proclamait de grandes ambitions pour son parti, malgré la réforme du système partisan qui a contraint des dizaines de partis à se fondre dans un bloc. Aucune chance donc d’entrevoir une certaine alliance selon ses dires, devant membres et militants de son parti. Au contraire, Me Adrien Houngbedji s’est donné comme défi de surpasser les partis de la mouvance. « La Remontada n’est pas une incantation ; c’est un défi lancé à nous-mêmes. Nous remonterons parce que nous travaillerons. Nous remonterons parce que nous aurons rassemblé autour de nous, un plus grand nombre de Béninois », avait-il assuré.
L’oiseau qui appelle la pluie ne manquera pas d’être mouillé.
Cependant, contre toutes attentes, le Prd laisse tomber son “prétendu combat“ et ses convictions pour la grande famille de la mouvance. Dans la note signée par le Secrétaire général du Prd, Falilou Akadari, le Prd se dit être sur la même longueur d’onde que l’Union Progressiste. Un désir de « rapprochement » fut donc évoqué par le Président du parti en question, Joseph Djogbénou.
« Il (Joseph Djogbenou) a exprimé son souhait d’un rapprochement plus étroit entre le PRD et l’UP, rapprochement qui conduira à une plus grande convergence et fera des deux partis, les “coproducteurs“ de l’offre politique à venir, tout en préservant ce que chacun d’eux a d’essentiel », peut-on lire dans la note.
Ce scénario qui s’est finalement imposé au Prd a été résumé dans la phrase suivante : l’oiseau qui appelle la pluie ne manquera pas d’être mouillé. Elle a été prononcée en 2019 par le député Guy Midokpè en guise d’avertissement au patron du Prd.C’était pendant la déclaration de la minorité parlementaire sur le nouveau texte sur les partis politiques. Cette charte va accoucher plus tard des partis siamois Bloc Républicain et Union Progressiste.
Après donc une trentaine d’années d’existence, le Prd se fait bouffer par l’ogre qu’il a lui-même contribué à créer. C’est le lieu de rappeler les avertissements des députés de la minorité parlementaire dont la voix était portée par Guy Mitokpè lors du vote de la loi modificative de la Charte des partis politiques du Bénin le 07 novembre 2019. Elle avait prévenu Adrien Houngbédji qu’en cautionnant le vote de cette loi, il se ligotait lui-même et qu’il n’échappera pas aux contraintes de cette loi.
Péremptoire, le député André Okounlola expliquait de façon très ironique au président des tchoco tchoco que cette loi nouvelle loi sur les partis politiques avait pour objectif de tuer le Parti du Renouveau Démocratique. <>, avait-il lâché lors des débats à l’hémicycle en 2019. Quatre ans plus tard, malgré la résistance du Prd et se fondre dans l’un des partis jumeaux de Talon, et surtout malgré la communication en marche pour montrer que le parti arc-en-ciel ne disparaîtra pas, la prophétie sur la mort d’un des plus vieux partis politiques du Bénin nlse réalisera. Ce n’est encore qu’une question de temps.
Faradj ALI YAROU & Mouhamed Bouhari SAÏDOU