Du jeudi 28 au samedi, 30 juillet 2022, l’Association Béninoise pour la Promotion de la Famille (Abpf) a organisé un atelier de formation sur la clarification des valeurs des Journalistes et personnes influentes sur le projet Lad (Large Anonymous Donor). Une activité qui s’est déroulée simultanément à Cotonou, Parakou et Savalou et qui vise à encourager un accès universel et sans stigmatisation à un avortement sécurisé.
« Un bénin où chacun jouit pleinement et sans discrimination aucune de tous ses droits notamment en Santé Sexuelle et Reproductive », telle est la vision de l’Association Béninoise pour la Promotion de la Famille (Abpf). Et elle vient une nouvelle fois d’en donner la preuve à travers cette formation de trois jours sur le projet Lad (Large Anonymous Donor), Large Donneur Anonyme en français. Un projet d’une durée de deux ans qui fait suite au projet Gcaci (2007-2021) et qui intervient dans trois villes du Bénin que sont : Cotonou, Parakou et Savalou. A Parakou, c’est le siège régional de l’Abpf Borgou-Alibori qui a servi de cadre à cette activité. Les participants sont des professionnels des médias de diverses catégories ainsi que des leaders d’opinion constitués de religieux, d’influenceurs Web, des commerçants ; bref, des personnes capables d’agir positivement sur leurs communautés respectives à travers leur prise de position. La formation est assurée par Abiba Zimé Yérima, Responsable de coordination de l’Agence Béninoise pour la Promotion de la Famille (Abpf zone Nord-Est) ; Assanatou Gado, Animatrice de la clinique Abpf ; les deux aidées par Lafia Bio Yérima, Assistant au programme Jeunes à l’Abpf.
Trois jours d’intenses et riches activités sur l’avortement et la Santé Sexuelle et Reproductive.
Durant les trois jours qu’aura duré cet atelier, les participants ont eu droit à plusieurs communications. Entre autres, la présentation du projet Lad, le concept de clarification des valeurs pour la transformation des attitudes face à l’avortement, l’exposer sur les droits humains, sexuels et reproductifs. Mais les principales thématiques concernent surtout l’avortement au Bénin, les obstacles à l’avortement sécurisé et stratégies visant à les vaincre. A ce niveau, l’équipe de l’Abpf a levé un coin de voile sur les obstacles légaux et politiques, les obstacles sociaux et culturels ainsi que les obstacles liés au système sanitaire qui empêchent l’avortement au Bénin. Mais elle n’a pas fait que ça, elle a aussi énuméré les stratégies a tous les niveaux pour surmonter ces différents obstacles avec en prime, un téléfilm de 13 minutes réalisés par l’Abpf pour montrer les conséquences négatives de l’avortement clandestin. Les formateurs se sont notamment appuyés sur le cadre légal qui entoure l’avortement en République du Bénin. Il s’agit de la loi 2003-04 du 03 mars 2003 sur l’Interruption Volontaire de la Grossesse (IVG) et de la loi 2021-12 du 20 décembre 2021 modifiant et complétant celle 2003-04 du 03 mars 2003 relative à la Santé Sexuelle et Reproductive (SSR). Cette nouvelle loi offre un champ beaucoup plus large aux femmes enceintes d’avorter lorsque pour des raisons définies toujours dans ce même texte, elles ne se sentent pas capables de continuer à porter leur bébé. En clair l’Abpf vise à lever les tabous qui entourent l’avortement au Bénin et qui poussent certaines femmes à s’adonner à l’avortement clandestin avec des conséquences désastreuses. Les participants sont outillés dans ce sens et auront maintenant la charge de sensibiliser leurs communautés respectives pour éviter des avortements clandestins.
Une communication sur les Grossesses Non Désirées et les méthodes contraceptives.
Si l’on assiste à beaucoup d’avortements clandestins, c’est aussi parce que les chiffres sur les Grossesses Non Désirées (Gnd) ne sont pas reluisants. Selon les chiffres de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), 80 millions de Gnd sont enregistrées chaque année dans le monde pour 45 millions d’Ivg et 70 mille décès dont 97 pour cent dans des pays en développement. Parmi les facteurs favorisant ces Grossesses Non Désirées, figurent entre autres les réalités socioéconomiques et culturelles, le manque de communication ou encore la non maîtrise du cycle menstruel et la puberté. Les conséquences de ces Grossesses Non Désirées ainsi que les précautions à prendre pour les éviter sont expliquées à l’assistance. Et justement pour éviter les Gnd, l’une des précautions les plus recommandées est la planification familiale. Ainsi les différentes méthodes de contraceptions, leurs modes de fonctionnement sans oublier leurs effets secondaires ont fait objet de discussions. Cependant les formateurs ont tenu a précisé que les méthodes contraceptives ne sont pas efficaces à cent pour cent et que l’abstinence et la bonne fidélité sont les deux méthodes les plus sûres pour éviter une Gnd. Ils ont aussi mis l’accent sur le fait que seuls les préservatifs préviennent à la fois contre les grossesses et les Infections Sexuellement Transmissibles (Ist), les autres méthodes contraceptives n’assurant que la première fonction.
Organisateurs et participants satisfaits.
Au terme des trois jours d’atelier, les participants sont repartis satisfaits surtout avec tout ce qu’ils viennent d’apprendre sur l’avortement et plus globalement la santé sexuelle et Reproductive. Ils promettent rependre leurs acquis sur l’ensemble de la communauté afin de déconstruire les mythes et les stigmatisations liés à cet acte médical. Sentiment de satisfaction également du côté des formateurs. « Je me réjouis déjà de la participation active que j’ai eue depuis le début jusqu’à l’instant. Je crois que déjà vu l’engagement personnel que chacun a pris, j’imagine le résultat qu’on aura d’ici à là. », a déclaré en clôture Abiba Zimé Yérima, Responsable de coordination de l’Agence Béninoise pour la Promotion de la Famille (Abpf zone Nord-Est). Elle a promis que l’Abpf jouera sa partition pour l’atteinte des objectifs.
Précisons que l’atelier a été officiellement lancé le jeudi par le Docteur Serge Kitihoun, Directeur des services médicaux et paramédicaux de l’Abpf. L’équipe de supervision composée de Monsieur Aubin Somagnan, Assistant Suivi-Evaluation et de Monsieur Vincent Wilfried Mètohoué, Assistant Comptable, était également présente les journées du vendredi et samedi pour s’assurer du bon déroulement des travaux.