Proposé comme médiateur en Guinée pour la Communauté Economique Des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) ce dimanche 03 juillet 2022, l’ancien chef d’État béninois Thomas Boni Yayi aura désormais la mission d’engager les pourparlers au nom de l’instance sous-régionale, auprès des autorités guinéennes pour la gestion de transition consensuelle à la tête du pays d’Alpha Condé. Une lourde charge qui exige de l’ancien président de l’Union Africaine, certaines qualités nécessaires pour la décrispation de situation politique guinéene et de conserver en même temps son respect, sa dignité et sa crédibilité. C’est ce que relève Fadel Aboubacar, jeune acteur politique natif de Tchaourou, sans douter des expériences de cet homme d’État. Ingénieur en génie civil, Fadel Aboubacar dans une opinion, met en exergue la responsabilité à double enjeu pour Dr Thomas Boni Yayi pour cette mission.
Selon ce jeune acteur politique, l’ancien locataire de la Marina est pétri d’expérience pour gérer cette situation de la Guinée. Toute, relève-t-il, la question qu’il faut se poser est de chercher à savoir si les parties prenantes useront des conseils du médiateur. «La question n’est plus de savoir si l’ancien chef de l’Etat dispose d’une expérience avérée pour gérer la crise Guinéenne et être l’interlocuteur pour la médiation entre les autorités guinéennes et le groupe de la CEDEAO d’une part puis entre les autorités guinéennes et tous les belligérants de la crise d’autre part mais plutôt de savoir si les autorités guinéennes et toutes les parties prises de la crise profiteront des conseils avisés de l’ancien président béninois afin de sortir la Guinée de cette impasse. En vérité Boni Yayi en dix ans de gouvernance du Bénin, a accumulé une expérience de diverses crises africaines de par son rôle en tant que chef d’état du Benin mais aussi en tant que président en exercice de l’union africaine en 2012».
Aussi, pense-t-il «le Dr Thomas Boni Yayi aujourd’hui incarnerait en Guinée un personnage neutre car n’ayant pas pris position récemment dans les contradictions politiques régionales et les velléités de prorogation de mandats politiques de certains chefs d’état».
Par ailleurs, Fadel Aboubacar pense que l’ex président joue doublement sa crédibilité. «Celle de se ranger du côté du mandataire de la mission ( CEDEAO) et de rester muet sur les aspirations profondes du peuple Guinéen». En cas d’échec, poursuit l’analyste, l’ex Patron de la Banque Ouest Africaine de Développement, endossera la responsabilité d’une mauvaise gestion de la médiation en Guinée prouvant ainsi aux béninois de l’intérieur son inefficacité à délier le conflit guinéen. Un éventuel échec, lui vaudra des prix à payer car étant déjà reproché d’avoir accepté la main tendue du président Talon par ses militants, être à nouveau critiqué par les panafricanistes pour mauvaise gestion de crise guinéenne, selon Fadel Aboubacar qui par extension engage la responsabilité du parti ”Les Démocrates” dont est il est le président d’honneur. L’échec coûtera le prix le plus fort au parti LD aux prochaines élections, selon l’interlocuteur de LeParakois.
Saïdi SALAOU (stg)