L’exécutif français a désormais du pain sur la planche. La tâche sera très ardue pour la majorité présidentielle dans les prochains jours à l’Assemblée nationale. La coalition Ensemble regroupant les partis LaRem, Horizons et le MoDem ont obtenu seulement 245 sièges de députés d’après les résultats du second tour des législatives. Moins d’un sur deux Français se sont déplacés pour aller voter ce dimanche 19 juin.
La majorité présidentielle française représentée par la coalition Ensemble ! aux législatives est descendue de son piédestal à l’issue des résultats du second tour du dimanche 19 juin 2022. Les partis qui soutiennent le président Emmanuel Macron n’ont récolté que 245 députés sur les 289 qu’il leur fallait pour avoir la majorité absolue à l’hémicycle. En 2017, la macronie avait réussi le pari de la majorité absolue. Avec ses 308 députés, le chef de l’État pouvait se passer des autres forces politiques pour passer ses projets de lois. C’était juste une formalité. Mais avec sa nouvelle majorité relative, Macron devra composer avec les autres.
Nupes : entrée fracassante
La Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale (Nupes) qui a réuni les partis de Gauche donnera sans doute du fil à retordre au gouvernement. Insoumis, socialistes, communistes et écologistes ont obtenu 131 sièges. Même si l’objectif de Jean-Luc Mélenchon, chef de file de la Nupes n’est pas atteint, il s’est réjoui d’avoir fait tomber des poids lourds de la macronie tels Richard Ferrand, le Président sortant de l’Assemblée nationale, Christophe Castaner, président du groupe parlement de la majorité, ou encore Patrick Mignola. Dans la septième circonscription électorale, dans le Val-de-Marne, l’ancienne ministre des sports Roxana Maracineanu est battue par Rachel Kèkè, une ex femme de ménage et figure de proue de la grève des femmes de chambre de l’hôtel Ibis Batignolles qui a duré près de deux ans.
Faiseur de roi
Même s’ils s’en sortent avec seulement 74 députés, Les Républicains sont la probable roue de secours de la majorité présidentielle. Le Rassemblement National a fait un score historique. Pour la première fois de l’histoire du parti, 89 députés vont siéger au parlement avec l’étiquette du parti de Marine Le Pen. Pour rien au monde, l’extrême droite qui a échoué au second tour de la présidentielle à trois reprises et qui n’a jamais dépassé la barre des 30 députés ne ratera aucune occasion de se faire entendre et d’imprimer sa dynamique. Le but du RN, avec ce nombre d’élus au parlement est, comme l’a clarifié Le Pen au soir du scrutin, de faire blocage au gouvernement d’Emmanuel Macron. Faire blocage à Macron, c’est qu’envisage aussi la Nupes de Mélenchon.
Dans ce contexte, seule la droite incarnés par Les Républicains et leurs alliés peuvent constituer un partenaire modéré et fiable. D’ailleurs, Jean-François Copé a donné le ton. Le Maire de Meaux pense qu’il revient à la droite républicaine de sauver la France tiraillée entre les extrêmes. << Depuis des semaines, je répète qu’un pacte de gouvernement est vital entre Macron et LR afin de lutter contre la montée des extrêmes. L’extrême gauche comme l’extrême droite sont des dangers absolus pour la France. Ils incarnent l’un et l’autre violence, tension et sectarisme >>, défend-il. La Droite ne sera pas la roue secours de la majorité présidentielle, réplique Éric Ciotti. Un avis partagé par Christian Jacob, le président des Républicains. Quoiqu’il en soit, un choix devra être fait par les différents partis pour ne pas rendre le pays ingouvernable.
Faradj ALI YAROU