S’il est vrai que la situation inflationniste n’épargne aucun pays de la planète, il n’en demeure pas faux que le Bénin fait l’exception dans la prise des mesures visant à atténuer les peines des populations. Pendant que les dirigeants des pays comme, le Togo, Niger, le Sénégal, le Mali, pour ne citer que ces pays de la zone ouest-africaine, prennent des dispositions en appui à leurs concitoyens, ceux béninois font l’option d’investir les villes et localités pour rencontrer les populations en vue de leur expliquer les causes de la crise et des mesures d’accompagnement. Une exceptionnelle démarche qui suscite interrogations et indignation chez certains citoyens qui peinent à comprendre les motivations de l’exécutif.
«Les explications sur la cherté pour enfin permettre aux ménages de quoi joindre les deux bouts ? La guerre russo-ukrainienne et la Covid-19, nommément désignés par le gouvernement Talon comme facteurs exogènes de la crise économique, ont-ils seulement de répercussions que sur le Bénin ?», se préoccupe un observateur en comparaison avec les mesures d’accompagnement prises dans des pays de la sous-région ouest-africaine. En effet, alors qu’au pays de Talon, la bouteille de gaz de 6kg est vendue à plus de 5000 francs CFA, dans d’autres pays comme le Togo, Niger et autres, la même quantité du gaz est cédée à moins de 4000 francs CFA.
Par ailleurs au Mali qui en plus de la crise générale croupit sous l’embargo de la CEDEAO, les intrants agricoles sont cédés à un montant subventionné de 12 mille le sac de 50 kg contre 14 mille au Bénin. Pourtant ce pays sahélien n’a pas de côte maritime.
Un décaissement de plus de 80 milliards de francs CFA de l’exécutif. Tel un grain de sel d’eau dans l’océan, la subvention de l’état difficilement vérifiable n’aura existé que sur papier. Les prix des produits n’ont fait que prendre de l’envol. Sur le marché, le litre d’huile est vendu à 1500 francs voire 1600 francs, selon les boutiques, alors qu’il coûtait précédemment 1200 francs. «Je me demande là où le gouvernement a mis ses milliards pour nous soutenir », reste sceptique Zoulkanéri, un père de famille. Pour lui, les gouvernants d’autres pays ont impacté le quotidien de leurs concitoyens avec moins de 50 milliards. «Je ne sais pas ce que Talon et son gouvernement appellent milliards pour qu’on décaisse jusqu’à plus de 80 milliards sans effets», critique un autre interlocuteur de LeParakois.
«La délivrance des actes administratifs tels que le casier passé de 700 à 2000 francs sous la rupture, est-elle aussi liée au Covid-19 ou la guerre en Ukraine ?», s’interroge Fawaz G., un étudiant qui pense que le gouvernement est en manque d’arguments pour justifier son manque de solidarité.
Dans un contexte de cherté de la vie généralisée, le Bénin se révèle, le pays où une tournée gouvernementale dédiée aux explications est la solution aux difficultés des populations confrontées à la réalité du marché.