Ce ne serait pas la bonne mine pour le Président béninois. Patrice Talon est la cible d’un dossier présenté au congrès américain, rapporte ”Africa intelligence”. À en croire le journal, il est demandé aux parlementaires de voter des sanctions à l’encontre du chantre de la rupture, qui pour contrer les lobbyistes américains a signé précipitamment un contrat avec un cabinet.
«Au moment où il faisait visiter l’exposition de la Marina à des dignitaires étrangers, dont la ministre de la culture Roselyne Bachelot, ainsi qu’à d’anciens adversaires politiques comprenant l’ancien président Nicéphore Soglo et son ex-premier ministre Lionel Zinsou, le président béninois était ciblé par un dossier, largement diffusé au Congrès américain, recommandant aux parlementaires de voter des sanctions à son encontre au titre de la loi Magnitsky, qui permet au gouvernement américain de geler les fonds d’individus jugés responsables d’atteinte aux droits de l’homme et de corruption», renseigne le média avant d’ajouter que «le dossier, long de près de 80 pages, établit une longue liste d’abus judiciaires et de détournements dont, selon les auteurs, Patrice Talon serait directement responsable».
Selon nos confrères, ce dossier ciblant Talon a été compilé par un institut de recherche, le New York Center for Foreign Policy Affairs, à l’instigation d’un cabinet de lobbying, BW Global. Le cabinet a notamment défendu l’homme d’affaires et opposant libérien Benoni Urey, ainsi que le leader biafrais Nnamdi Kan. BW n’a officiellement pas de client béninois – tous les lobbyistes américains sont tenus de déclarer leurs clients étrangers au Département de la justice – et le cabinet, selon les précisions confiées à Africa Intelligence avoir travaillé sur ce dossier pour des intérêts basés aux Etats-Unis, mais qu’il a refusé d’identifier. Le dossier qui cible Talon revient cependant à plusieurs reprises sur les condamnations prononcées par la cour économique béninoise (Ciret) contre plusieurs opposants béninois, dont Reckya Madougou et Joel Aïvo.
En catastrophe, Patrice Talon, pour riposter a signé, pour 350 000 $, un contrat avec le cabinet de lobbying Squire Patton Boggs, dont le principal client est l’Angola. Une situation qui enlève toute sérénité au locataire de la Marina qui, depuis quelques temps multiplie curieusement à la va-vite des prises de contact avec certains de ses adversaires politiques tels que Nicéphore Soglo à qui il a rendu visite, et Lionel Zinsou qu’il a embarqué de Paris pour Cotonou.