Décapitée par le régime Talon, l’opposition peine toujours à se remettre et définir une bonne stratégie de lutte politique. Les derniers éléments de l’actualité nationale qui auraient pu être profitables aux partis politiques en concurrence avec Patrice Talon, ne l’ont pas été, du moins se révèlent comme des ”cartouches” gaspillées. Principalement, la récente sortie du juge de la Criet réfugié en France, aurait pu être utilisée pour marquer des points face à l’adversaire. Le temps choisi pour cette sortie est un facteur handicapant.
Certes Essowé Batamoussi n’est pas un acteur politique, mais l’opposition a loupé une fois encore de le récupérer. Après les condamnations prononcées contre les opposants Joël Aïvo et Reckya Madougou ainsi que leurs coaccusés, des béninois pour se faire une idée de la suite à donner à la situation politique du pays, ont tourné leurs regards vers la prochaine sortie du Chef de l’état qui, conformément à la constitution de la République sera au parlement le 29 décembre 2021 pour s’acquitter du traditionnel discours sur l’état de la nation. C’est dans cette attente, que sort le magistrat Batamossi qui aurait, à tout point de vue, grâce à sa déclaration si elle était retardée de quelques jours la propagande gouvernementale en gestation après son message sur l’état de la nation. L’effectuer au lendemain de l’adresse du président Talon, tuerait la communication gouvernementale. La sortie étant faite, Patrice Talon pourrait en tenir compte pour, sans doute revoir son message lorsqu’il s’agira des questions de liberté.
Comme à ses habitudes, le chantre de la rupture affichera une autosatisfaction de sa gouvernance sur tous les plans, même celui de la justice, des libertés individuelles et collectives. Le réseau de communication s’en servira pour la propagande. Et les déclarations du juge aurait pu avoir l’avantage de ranger cette communication et mettre à nu une évidence dont le Président se serait rendu fière la veille dans son discours. C’est un effacement.
L’opposition, pour n’avoir pas exploité la cartouche que constitue la sortie de Batamossi offre encore au système, comme à chaque occasion le temps de trouver un moyen de remonter la pente.
La sortie aura certainement le mérite d’amener le Président à revoir son discours, même si c’est une virgule de déplacer grâce à cette sortie du juge, le Président s’offre l’avantage sur l’opposition qui, visiblement manque de stratégie, même en communication.