Le sujet fait toujours débat. C’est au tour de l’historien Bani Léon Bio Bigou de se prononcer sur la question du changement de nom que l’on attribue actuellement à notre Etat. Un recours contre la dénomination ‘’Bénin’’ a été enregistré au niveau de la cour constitutionnelle. Réclamant le retour de l’ancienne appellation ‘’Dahomey’’, cette requête a été examinée par l’instance juridique ce jeudi 08 juillet 2021.
Après exposé et examen du dossier, la décision en a clairement été défavorable. La cour s’est déclarée « incompétente ». Le dossier a été mis en délibéré sous la recommandation du rapporteur Joseph Djogbénou. Une décision qu’approuve l’ancien député, Léon Bani Bio Bigou.
« Je voudrais saluer le Rapporteur ayant déclaré l’incompétence de l’auguste Cour. Son avis que je juge pertinent et salvateur pour l’unité nationale peut se justifier par plusieurs raisons », a-t-il déclaré. Selon lui, les événements historiques qui se sont succédés et qui ont conduit à l’adoption du nom ‘’Bénin’’ en lieu et place de ‘’Dahomey’’ en 1975, constituent ces raisons.
Dans son intervention, Léon Bani Bio Bigou a retracé l’histoire autour des appellations qu’a connu le pays. Déjà en 1892, les colons ont pris le contrôle des royaumes d’Abomey, d’Allada de Porto-Novo, de Dassa Zoumè et de Savalou. La dénomination ‘’COLONIE DU DAHOMEY ET DÉPENDANCES’’ fait alors son apparition.
C’est après la signature du traité du 28 novembre 1894 entre la France et Nikki avec le SINABOKO SERO TOROU WONGO que la puissance coloniale a pu étendre son autorité vers le centre et le nord. « Le nom Dahomey a été une imposition de la puissance coloniale française que n’acceptaient pas les royaumes du bas et moyen du pays, encore moins ceux de l’ensemble du vaste territoire du Nord », poursuit l’historien.
De cela va donc résulter le débat autour de cette appellation. Un débat qui trouvera une issue en 1975 à l’arrivée au pouvoir du feu Général Mathieu Kérékou. « C’est pour l’unité nationale que le nom Dahomey a été changé en Bénin pour limiter certaines frustrations et construire une véritable nation ». Une raison suffisante donc selon le Professeur pour rejeter cette requête.
Mouhamed Bouhari SAÏDOU