Cela fait près de deux ans que le monde entier est secoué par la pandémie du coronavirus. Des mesures de lutte sont engagées afin de freiner cette crise sanitaire qui, depuis son éclatement éprouve la médecine moderne. Face l’inquietante évolution de la situation, l’ex-président Béninois Boni Yayi à travers un post sur sa page Facebook lance un appel aux grandes puissances et souligne la nécessité d’éviter la discrimination geographique de la production des vaccins anti-covid-19. L’ancien président de l’Union Africaine fait un diagnostic axé sur quatre défis majeurs à relever pour venir à bout de ce mal.
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L’HUMANITÉ A L’ÈRE DU COVID-19 ET NÉCESSITÉ D’ÉVITER LA DISCRIMINATION GÉOGRAPHIQUE DE LA PRODUCTION ET DE L’ACCES AU VACCIN
Je salue le leadership des dirigeants mondiaux. Je leur lance un SOS pour accélérer la vaccination des sept (7) milliards d’âmes pour éviter un naufrage.
Les États-Unis d’Amérique se proposent d’alimenter le programme COVAX de 80 millions de doses de vaccins. Tout en saluant ce geste, je considère que c’est un début, compte tenu de l’immensité des besoins en dépit des contributions en cours des autres partenaires comme l’Europe, la Chine la Russie, le secteur privé et la société civile. L’humanité a besoin de près de 14 milliards de doses.
Compte tenu de la gravité de la pandémie, je propose la convocation sans délai d’une Assemblée Générale Extraordinaire des Nations Unies, car il s’agit d’une urgence sanitaire mondiale, même si le prochain sommet du G7 se propose d’en discuter.
Les défis à relever concernent :
1- L’incitation pour la sous-traitance de la production massive des vaccins par la promotion des usines sur tous les continents.
2- Le transfert équilibré ou la distribution judicieuse des productions pour une répartition optimale des vaccins entre pays pauvres afin d’empêcher de les mettre sous influence des pays producteurs de vaccins.
3- La nécessaire reconnaissance des vaccins comme relevant du domaine public avec le transfert du savoir faire technologique. Toutes les précautions devraient être prises pour rassurer les laboratoires détenteurs du savoir faire technologique afin de poursuivre toutes leurs autres recherches scientifiques en toute quiétude. Il s’agit d’un dossier hautement politique d’où la présence des dirigeants de ces laboratoires à cette session extraordinaire de l’Assemblée Générale.
4- Le consensus volontariste pour la mise à contribution de tous les moyens financiers publics comme privés avec un rôle essentiel des Banques Centrales des puissances économiques et financières des monnaies de réserve internationale. Car nos institutions doivent être au service de l’Homme et la vie. Le projet de nouvelles émissions de DTS du FMI de l’ordre de 650 milliards dont 33 milliards pour l’Afrique ne rassure guère. Les puissances occidentales doivent céder leurs parts à titre gracieux aux pays pauvres dont l’Afrique.
L’ambition du Président Macron de porter ce montant de DTS à 100 milliards doit être amplifiée. Sans parler de la question de l’annulation de la dette des pays pauvres marquée par la question des lignes de crédit liés (l’emprunteur doit consommer les produits du préteur) ; l’impact des fluctuations de change qui alourdissent la dette, etc. C’est la raison pour laquelle je milite pour l’annulation de la dette extérieure de l’Afrique pour un nouveau départ et une mise en place d’une nouvelle technologie financière pour une meilleure gestion de la dette intérieure.
Le monde est un village planétaire que nous ne pouvons laisser chavirer si des mesures très fortes et solidaires ne sont prises. Le temps joue contre l’humanité pour tenir compte de la ténacité de ce virus enclin à des mutations perpétuelles plus mortelles .
2% des populations africaines auraient été vaccinées ( contre 42 % aux États-Unis) pour une population africaine de l’ordre de 1,2 milliards déjà exposées à des maladies endémiques. Il faut à tout pris éviter que le bilan des ODD en 2030 ne soit érodé par cette pandémie qui n’était pas attendue.
Personne ne doit être laissé sur le quai de la pauvreté et des crises pandémiques.
La prise en compte des pays pauvres constitue une garantie de sécurité de l’autre partie de l’humanité car le COVID est une arme de destruction massive sans frontière.
Plus de 173 millions de cas signalés dans le monde, trop c’est trop !!