C’est l’une des voix qui manque au débat politique du Bénin. Alors que l’actualité se trouve bien enrichie des interventions tant à l’interne qu’à l’étranger, Sébastien Ajavon, le faiseur de roi en 2016, tombé en désuétude avec Patrice Talon, son allié de la rupture, semble se soustraire du gotha politique de son pays. Venu en troisième position au premier tour de la présidentielle avant de rejoindre la coalition de la rupture pour la victoire de Talon, l’ex magnant de la volaille, depuis le refus du pouvoir de Cotonou de respecter les décisions de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, n’a plus fait signe de vie.
L’élection présidentielle aux forceps du 11 avril dernier s’est tenue après d’énormes tensions avec à la clé des arrestations d’opposants. Plusieurs voix se sont fait entendre pour condamner la conduite du processus électoral et appeler à un scrutin inclusif. Mais dans la vague, Sébastien Ajavon a asséché la sienne. Étonnements, suspicions et questionnements, d’aucuns se demandent si Ajavon qui aspire à la plus haute fonction de la République béninoise, aurait capitulé fuyant le débat politique de son pays. Plus loin dans les spéculations, d’autres avancent que le président d’honneur du parti Usl a définitivement abandonné le combat politique et pourrait regagner les rangs, chanter désormais à la gloire de la rupture à fin de souffler économiquement, comme l’ont déjà fait certains acteurs après des frasques sans effets escomptés. Entre indifférence ou capitulation, le poissonnier est vu par certains de ses compatriotes comme un acteur majeur indécis.
Cependant, Sébastien Ajavon reste l’un des citoyens béninois qui ont misé sur la justice internationale pour espérer l’égalité des chances quant aux jeux électoraux. Avec de nombreux recours devant la Cadhp, il a fait condamner le Bénin à travers des arrêts de la juridiction, mais que le pouvoir Talon n’a pas respectés.