Dans une tribune publiée le mardi 16 mars sur le blog du journal en ligne français Mediapart, des personnalités politiques du Bénin et de la Diaspora ont exprimé leur “indignation” à propos de la gouvernance actuelle du régime Talon. Anciens ministres, anciens ambassadeurs, magistrats, députés, membres d’associations pour les droits de l’homme, ils ont été nombreux à signer cette tribune. Ce coup de gueule s’inscrit dans leur « combat citoyen et patriotique pour la paix, la liberté, la justice et la bonne gouvernance ».
« Au Bénin, un durcissement sans précédent de la répression s’exerce à l’égard de la société civile, des défenseurs des droits humains, des militants politiques et journalistes ». C’est avec ces termes pour le moins directs que la tribune a débuté. Ceci pour décrire le mode de fonctionnement du régime de la rupture depuis sa prise de pouvoir en 2016. Le collectif dénonce les moyens utilisés par ce régime pour faire taire quiconque voudrait le critiquer. Exécutions sommaires, enlèvements, disparitions, assassinats ciblés, tentatives d’assassinats, agressions verbales et physiques etc, tous ces moyens de répression sont utilisés selon eux contre des membres de la société civile et de l’opposition. Des agissements qui ne font qu’alimenter la “terreur” dans le milieu politique du Bénin.
Ils poursuivent en prenant pour exemple l’attaque à balles réelles subit récemment par l’ancien ministre Ganiou Soglo ainsi que les convocations tout azimut de plusieurs membres de l’opposition à la CRIET. Conséquence, la majorité des opposants au régime ont été obligés de s’exiler dans plusieurs pays de la sous-région et même sur d’autres continents. Ils n’ont pas manqué de mentionner certains noms parmi lesquels on retrouve Komi Koutché, Valentin Djenontin, Léhady Soglo, Bertin Coovi, Sébastien Ajavon, pour ne citer qu’eux.
Dans la tribune, le collectif pointe aussi du doigt « la violation de la Constitution du 11 Décembre 1990 et de l’ordonnance de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples sur le respect des principes démocratiques ». Ils ont abordé la question de la date des élections qui se dérouleront le 11 Avril prochain.
Selon eux, le Président ayant fixé le premier tour des élections à cette date avec éventuellement un second tour le 25 Avril, puis la date d’investiture le 23 mai, prolonge ainsi « frauduleusement » son mandat. Ce qui est considéré comme une « confiscation du pouvoir d’Etat ». Une situation sur laquelle la communauté internationale devrait se pencher pensent-ils afin de « mettre les autorités béninoises devant leur responsabilité ».
Pour finir, les signataires ont bien décidé d’exposer leurs exigences dans ce qu’ils appellent “le combat du peuple”. Ils réclament donc « l’annulation du processus électoral frauduleux en cours ; le respect des décisions de la CADHP; une enquête internationale indépendante sur les crimes de sang commis par le pouvoir de Patrice Talon; la libération immédiate et sans condition de tous les prisonniers politiques ; le retour serein de tous les exilés politiques ; la fin des persécutions, enlèvements, arrestations, emprisonnements et agressions physiques des opposants et activistes du web et la tenue des Assises Nationales pour tracer un nouveau chemin démocratique pour le Bénin ».
Mouhamed Bouhari