Des candidats de l’opposition radicale au régime du président Talon comptent bien prendre part à l’élection présidentielle prochaine malgré leur absence sur la liste définitive de candidatures publiée ce lundi 22 février par la commission électorale nationale autonome qui n’a retenu que trois duos. L’universitaire Joël Aïvo, l’un des candidats exclus du processus électoral faute de parrainages, ne faiblit pas dans son engagement pour un scrutin inclusif. Il l’a une fois encore martelé sur les antennes de la radio allemande Deutsche Welle.
Invité à se prononcer sur la situation politique actuelle de son pays le Bénin, le constitutionnaliste dans un entretien de treize minutes dénonce une élection verrouillée par le pouvoir en place à travers l’instauration de nouvelles dispositions. Depuis plus de trente ans de pratique démocratique, le Bénin sous la rupture vit des élections exclusives, déplore l’ancien doyen de la faculté de droit à l’université d’Abomey Calvi. Il soutient que ”le talon d’Achille de ce gouvernement c’est la démocratie”. Porté par le Front pour la restauration de la démocratie (FRD), Joël Aivo compte user par tous les moyens constitutionnels pour empêcher ”la privatisation de ces élections présidentielles”.
“Vous pouvez compter sur nous…., On ne peut pas laisser faire”, rassure-t-il à la question de savoir s’il soutiendrait une candidature retenue par la Cena.
Le candidat du FRD pointe du doigt la tendance du régime actuel à vouloir coûte que coûte mettre l’opposition de côté. Une situation devenue une habitude selon lui, se référant aux élections législatives passées auxquelles n’ont pris part que les deux partis soutenant le Chef de l’État. Il considère le prochain scrutin comme des «élections privées, entre copains». «Nous avons un dossier complet, toutes les pièces sauf celle que le gouvernement a confisqué … ce sont des pièces qui ne dépendent pas de nous!», a-t-il poursuivi avant de rassurer au journaliste sa détermination à œuvrer pour une élection présidentielle ouverte où les Béninois seront appelés à départager les candidats en fonction de leurs projets de société.
sur la vingtaine de dossiers de candidature, seulement trois sont retenus et rendus définitifs par l’institution chargée d’organiser les élections. Il s’agit des duos Djimba-Hounkpè, Talon-Talata et Kohoué-Agossa.
Mouhamed Bouhari