Le principe du parrainage, au cœur d’une vague de protestation, considéré comme un verrou pour la présidentielle de 2021 au Bénin, sera-t-il sauté ou maintenu? Les béninois retiennent leur souffle et attendent le verdict de la cour constitutionnelle. Saisie par trois citoyens, contestant le dispositif, la haute juridiction se prononce le 07 janvier 2021. Réunis en audience ce jeudi 24 décembre 2020, les sept sages ont décidé de vider tous les recours anti-parrainages au mois de janvier 2021.
Pour un scrutin présidentiel consensuel et inclusif en 2021, trois recours en anti-constitutionnalité ont été déposés sur la table des sages de l’institution aux fins de l’abrogation du principe du parrainage fixé à l’article 44 du nouveau texte constitutionnel et détaillé dans le code électoral en son article 132. Pour être désormais candidat à l’élection présidentielle au Bénin, le prétendant doit recueillir la signature de 16 députés et/ou maires avant de valider sa candidature.
Des observateurs voient à travers ces textes, des mesures d’exclusion, au regard de l’appartenance politique des parrains, parlementaires et maires, tous d’une même tendance politique, à l’exception de six élus communaux. L’exclusion de l’opposition aux élections législatives a permis au Chef de l’État Patrice Talon d’avoir une assemblée nationale fortement critiquée.
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Les requérants, à l’instar de l’opposition et de la société civile demandent la suppression pure et simple de ces dispositions contestées. A ces appels s’ajoute l’ordonnance de la cour africaine des droits de l’homme et des Peuples CADHP exigeant à l’État béninois l’abrogation de la nouvelle constitution révisée le 1er novembre 2019 et le retour à l’ancienne, celle de 1990 qui fait l’unanimité au Bénin pour le scrutin.
Malgré les promesses d’une élection présidentielle inclusive, faites par Patrice Talon lors de sa tournée nationale, des citoyens restent sceptiques et souhaitent l’annulation des textes controversés. Les regards sont alors tournés vers le juge constitutionnel pour trancher la question et situer l’ensemble des béninois. Mais la proximité du président de la juridiction, Joseph Djogbenou avec le président de la République Patrice Talon, laisse entrevoir pour certains, une décision défavorable aux requérants, le 07 janvier prochain.