Annoncée à grands renforts médiatiques depuis plus d’une semaine, la tournée présidentielle a conduit le président de la République ce jeudi 12 novembre 2020 à Savè, Tchaourou et à Parakou. Si les escales dans les deux premières communes suscitaient certaines appréhensions en raison de la crise qu’ont connue ces localités, l’étape de Parakou retenait encore plus l’attention des populations. Plusieurs Béninois espéraient des annonces fortes depuis la cité des Kobourou, pour notamment l’éventuel desserrage de ceinture ou la cuisson de du met qui n’a de cesse de mijoter au feu depuis 2016. Mais vaine attente ! Les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs. Le chef de l’État Patrice Talon est resté égal à lui-même. Du moins l’adresse aux Béninois n’a pas vraiment varié, eu égard aux clichés connus. Dans son style et un timbre vocal habituel, Patrice Talon justifie sa rigueur dans la gestion des affaires publiques, devant quelques jeunes, religieux et élus municipaux réunis à la salle des fêtes de la mairie de Parakou.
Comme il en a l’habitude, le locataire de la Marina, continue de se livrer à un cour assidu à ses concitoyens en échange peut-on dire de “sa gouvernance”. <<Mon rôle a été de vous forcer la main, de nous obliger à changer, et nous y sommes arrivés […]Aujourd’hui, nous sommes sur une bonne voie. Dans le futur, que ce soit avec nous ou sans nous, l’après rupture sera porteuse de bonheur pour notre pays >> a dit Patrice TALON sur le plan de la gouvernance.
La crise sociopolitique qu’a connue le pays en 2019, n’est pas occultée par le chantre de la rupture. <<Nous avons connu quelques malheurs par le passé, mais c’est derrière nous. Ce qui s’est passé il y a 1 an a meurtri la communauté nationale. Je voudrais exprimer à l’endroit de chacun mes regrets les plus profonds. Peu importe qui a raison ou qui a tort. Ces bagarres ne ressemblent pas aux béninois. Je ne souhaite pas que ça se répète>>, regrette-t-il sans d’autres garanties pour panser les plaies béantes d’une cohésion nationale mal en point, avant d’exprimer sa surprise de fin de son quinquennat.
En réaction à ces déclarations du premier des béninois et retransmises en direct sur les chaînes de radios locales, des citoyens sont restés sur leur soif. Les attentes n’ont pas été comblées chez la plupart des Parakois qui attendaient fievreusement le Chef l’état, pour le compte de cette deuxième visite officielle depuis bientôt cinq ans, sur l’éventuelle mise en service des infrastructures en souffrance dans la commune. <<Tout ça pour ça ? J’attendais une annonce de relance des grands projets de développement de la ville, tels que le port sec, l’aéroport international de Tourou, le complexe textile du Bénin>>, se désole Azankpé, un citoyen de la citoyen de la ville.
<<C’est vrai que j’attendais mieux comme message mais j’ai compris que Talon a voulu éviter de faire des promesses irréalisables>>, confie mollement Saïd scotché à son poste radio.
Pour d’autres personnes rencontrées, Patrice Talon ne voulais pas prendre des engagements qu’il ne pourra pas tenir. In fine, l’espoir d’une visite annonciatrice de bonnes nouvelles n’aura été qu’un rêve inachevé pour les habitants de la troisième ville à statut particulier du Bénin.
L. W. T.