Tristesse, consternation, interrogations, colère et a accusation. Ce sont les sentiments qui se lisent sur les visages des populations de Parakou à la vue de la statue du héros national, Bio Guerra. Un personnage tant vanté par le peuple béninois tout entier.
La cause : les pattes du cheval de la statue éponyme n’y sont plus. Détériorée et dégradée comme l’espace qui l’habite, la statue a voulu se faire entendre par ceux qui l’ont délaissé depuis des années faute d’entretien.
La place Bio Guerra est devenue depuis quelques années le nid des reptiles les plus dangereux, des hautes herbes et parfois le repère des divorcés sociaux qui prennent d’assaut l’obscurité du lieu.
Autrefois la référence des places publiques du nord Bénin, la place Bio Guerra a perdu son charme aux yeux de la population parakoise et de nombreux touristes. Cette situation loin d’être une banalité est la preuve tangible de la négligence de nos autorités publiques.
Située juste à quelques pas de la résidence du Préfet du Borgou, du Stade municipal, du Centre Hospitalier Universitaire, du deuxième collège le plus peuplé du Bénin (le Ceg Hubert Maga), la place Bio Guerra dont le cheval a perdu ses pattes avant depuis quelques semaines, est au carrefour des plusieurs grands lieux de la ville. Lieu de spectacle et de rencontre publique, cette place par son aspect repousse plus d’un juste à l’approcher.
A qui revient la responsabilité ?
‹‹La terre de Bio Guerra, de Kaba, de Behanzin[…]››. Depuis quelques années, cette portion de phrase est le chou gras des discours politiques au Bénin. Tous ces noms ont une place publique dans l’une des localités béninoises du nord au Sud de l’Est à l’Ouest. Diantre ! Juste des mots ! Que des mots ! Pas d’actions ! On se demande s’ils connaissent tous les places publiques de ces gens ou même de leur véritable noms. Abracadabra… dira t-on.
Cette situation que traverse la place Bio Guerra de Parakou relance aujourd’hui la question de l’entretien et la protection des places publiques les plus célèbres du Bénin, des patrimoines nationaux soit dit en passant. Le gouvernement de la rupture qui fait de la culture et du tourisme depuis quelques années doit revoir et corriger le tir pour mettre en valeur les noms des héros de l’histoire du Bénin. Mais en attendant le Maire de Parakou Inoussa Zimé Chabi et le Préfet du Borgou Djibril Mama Cissé doivent prendre le taureau par les cornes pour que cet imbroglio ne fasse plus beaucoup de mécontentements.
Farouk Dine MAMA SANNI