Étonnemment, incompréhension, désolation, et colère. Ce sont les sentiments qui habite Rodrigue Gotovi chaque fois qu’il fait un tour au Ciné le Borgou à Parakou. Dans cette tribune, le promoteur du Festival Kobourou Fashion interpellent les autorités en charge de la culture. Il exhorte aussi les acteurs culturels à travailler pour mettre fin à ce spectacle troublant et honteux. Lisez.
QU’EST-CE QUI N’A PAS MARCHÉ ?
Il y a quelques années, le Ministère de la Culture
sous l’impulsion d’un ancien DG FAC , actuellement “AM” du ministre de la culture,
Un noble programme de réfection des centres de projection cinématographique a été initié.
Plusieurs de ces lieux d’expression culturelle ont vu leurs visages rénovés.
Au nombre de ceux-ci, nous pouvons citer le *CINE LE BORGOU , situé au cœur de la ville de “Parakou” .
En tout cas, l’extérieur après la réfection avait un aspect paradisiaque et laissait deviner aisément l’esthétique que cacherait l’intérieur. Je n’ai pas eu accès à la salle mais la légende raconte que c’est sublimissime donc certainement bien équipée.
J’ai salué en son temps cette noble initiative de redonner un nouveau souffle à ces lieux qui étaient devenus notre ultime recours quand les français ne nous donnaient pas l’accord de leur institut pour nos événements.
Mais aujourd’hui, je trouve que l’espoir n’a duré que le temps d’un feu de paille face a cet enjeu de taille.
L’espoir c’est estompé car l’initiative est devenue “un caïman jaune”
Une chose est de refectionner et une autre est d’en prendre soins,
De mettre en place de véritables politiques d’exploitation.
Tout porte à croire que c’est le plus difficile par ici.
Puisque l’État peine à accompagner les promoteurs privés, j’ai décidé avec la complicité de ma belle-mère d’aller voir le CINE LE BORGOU qui appartient à l’Etat et sur lequel ont été investies des ressources publiques.
Étonnemment ,
Incompréhension ,
Désolation ,
Colère ,
Le spectacle qu’offre ce lieu est effarant.
Les malades mentaux et les hautes herbes luttent âprement pour recoloniser l’extérieur,
Les sans domiciles fixes, donc sans WC fixe font de ce espace herbeux le dépotoir de leurs matières fécales.
L’intérieur, je n’y ai pas accès mais l’intuition de ma belle-mère laisse croire à une recolonisation du plafond et de la salle par les vampires,
Que c’est affreux,
Pourquoi investir tant de millions juste pour ça ?
Pourquoi dépenser les deniers publics et ne pas en prendre soins ?
Pourquoi ce spectacle perdure dans l’indifférence totale de nos autorités ?
Pourtant, nous crions tous les jours que le pays manquent d’espaces dédiés à l’art et à la culture.
Pourtant, plusieurs options de politiques d’exploitation de ces lieux existent. ( _Mon cœur de culturel saigne_ )
Dans le même temps des privés font des efforts titanesque que vous refusez d’accompagner.
Tenir un espace culturel, n’est pas tenir une boutique de vente de mèches.
Je viens d’exprimer mon désarroi face à cette situation.
Je ne m’arrête pas là. J’invite les faîtières d’acteurs Culturels,
les associations culturelles, les acteurs culturels de Parakou à sonner le glas de cette situation.
Nous devons organiser une séance de salubrité pour débarrasser cet espace au cœur de la ville de ces hautes herbes. ( _Un exemple de notre détermination_ )
Après, nous enverrons un courrier officiel à l’autorité pour savoir davantage sur la situation et au besoin faire des propositions.
Une concertation sera ouverte à cet effet.
NB : Les acteurs culturels de toutes les communes du Bénin peuvent en faire de même pour sauver les infrastructures culturelles abandonnées pendant que nous en avons besoin pour travailler.
Nous avons besoin davantage de lieux de diffusion de spectacles afin de créer un circuit de diffusion pour une meilleure circulation des créations.
Nos priorités ne sont pas forcément ceux des administratifs, je peux me tromper.
Acteurs culturels de tous bords,
Levons-nous et agissons afin que cela serve de repère à la postérité.
_Lisez-moi simplement sans heures supplémentaires._
Je viens de faire un devoir.
_J’ai droit au liquide précieux de ma belle-mère._
*Retrouvez-moi à Nima à l’espace culturel WINDEKPE.
_Quand c’est pas bon, il faut le dire._
Aladji Zoro, KMMD.
Together we can.
Leparakois