Il circule depuis quelques heures un communiqué de la Présidence de la République en date du 29 août 2020, appelant les partisans de la rupture à s’abstenir des pratiques de suscitation de candidature. Une note laconique qui ressemble comme deux goutes d’eau à celle de 2018.
En effet, il s’observe depuis quelques temps, reconnaît le Palais de la Marina, divers mouvements organiser des manifestations de soutien et d’appel à un second mandat au chef de l’État Patrice Talon. Ceci avec à l’appui, des affiches et posters géants à l’effigie de Talon.
Les critiques dans l’opinion n’ont guère émoussé l’ardeur des partisans du chantre de la Rupture à poursuivre de plus belle leur pratique dans l’indifférence générale, à telle enseigne qu’on se croirait en campagne électorale. Le contenu des éditions de chaînes de télévision et même de la presse écrite était réduit à une communication de suscitation de candidature et de soutien pour un second mandat, à quelques mois de la présidentielle. Voilà bien des jours, des semaines et même depuis des mois que la seule image et le nom de Talon faisaient le menu des éditions et le plat de résistance des émissions débat, quand soudainement sort de ce qui pourrait ressembler à une torpeur, la Marina pour désapprouver et mollement, ces titamarres de très mauvais alois. C’est à travers un communiqué signé par le Ministre d’Etat, Secrétaire général de la Présidence Pascal Irénée Koupaki qui entend, peut-on croire, siffler la fin d’un jeu qui s’était déjà rondement déroulé.
Quelle ruse!
Après avoir laissé propager à travers tout le pays, pendant longtemps les grandes réclames en faveur du régime dont elle tire sa substance, la rupture décide de rappeler ses caciques à l’ordre. Est-elle sincère avec sa décision ? Pourquoi avoir laissé faire durant tout ce temps ? Qu’est-ce qui aurait bien pu se passer pour que les dirigeants, seuls maîtres à bord, décident de revoir leur copie ? Resterait-il encore une autre scène pour parfaire le culte de personnalité dédié à la gloire de Patrice Talon ? L’on se trouve en mesure de se poser ces questions. Une évidence se dégage toutefois.
La kermesse politique est faite. Après avoir exposé et vendu sa marchandise, ils font l’option de fermer le marché. Le boutiquier, après s’être servi ferme le guichet.
Sinon quoi d’autres à exposer en dehors de ce qui est déjà fait ?
Paradoxalement, dans le communiqué il n’est évoqué le caractère illégal de cette scène politique ouverte par les soutiens au régime qui jusqu’ici ont, à eux seuls les chaînes de télévision publique et privée. Les dés semblent pipés selon certains observateurs. Pour d’autres, le match est déjà joué. Le sifflet de l’arbitre retentit après le jeu. Comme quoi, le train était déjà à la gare avant ce communiqué de Koupaki. Quelle simagrée !
Loukoumane WOROU TCHEHOU