<<Je puis vous rassurer que ces différentes initiatives ont produit des fruits au-delà des attentes. La commune de Parakou vaut à ce jour plus de quinze (15) milliards constitués des produits de vente des parcelles, des taxes foncières, des recettes des marchés, de parking et des activités de la Sides. Ceci n’inclut pas les subventions diverses et les appuis des partenaires>>, ainsi résumait sa gestion financière le 9 Juin dernier, l’ancien maire de Parakou Charles Toko devenu deux mois plus tard premier adjoint au maire. C’était à l’occasion de la passation de charge entre lui et son successeur Aboubacar Yaya.
Mais à la suite de l’invalidation par la cour suprême de deux sièges des Fcbe, réduisant le parti à 15 conseillers sur les 17 obtenus à l’issue des élections communales et municipales, le contrôle de la mairie échappe aux cauris au profit des deux partis de la mouvance par accord de gouvernance qui a vu porter Inoussa Chabi Zimé au poste de maire de Parakou en remplacement de Aboubacar Yaya passé environ une soixantaine de jours à ce poste. À son tour de transmettre le témoins à celui qui occupera sa place pour éventuellement six prochaines années, l’enseignant universitaire fait son bilan et invite son successeur à l’auditer.
Dans ce bilan l’ex-maire de Parakou révèle des chiffres en contradiction avec ceux annoncés par Charles Toko dans son discours de passation. <<Le maire annoncé à la face du monde qu’il part la tête haute en nous laissant quinze milliards et douze mille parcelles>>, rappelle Aboubacar Yaya dans son discours bilan. Mais, poursuit-il, <<durant les deux mois, j’ai cherché à voir les quinze milliards, je ne les ai pas vus. Par contre j’ai trouvé cinq mille parcelles>>. Plus encore son équipe a <<trouvé une dette abyssale de plus de cinq milliards et plus gênant la mairie doit deux cent quatre-vingts huit millions pour ramassage des ordures>>. De troublantes révélations qui alimentent la polémique depuis quelques heures.
Si pour l’heure le maire Charles Toko dont les propos sont battus en brèche par son successeur, n’a pas encore réagi, dans l’opinion certains voudraient voir clair dans ces déclarations contradictoires. De quel côté se situe la vérité ? Ça spécule. Mais au-delà d’une déclaration tendant à situer l’opinion, l’on pourrait souhaiter pour des principes de bonne gouvernance que des clarifications soient apportées. L’implication de la justice pour élucider le polluant dossier pourrait situer les uns et les autres. Autrement, c’est donner de l’eau au moulin des observateurs qui dénoncent de la sélectivité dans la lutte contre la corruption au Bénin, conduite par le régime de la rupture depuis 2016.
Par ailleurs, dans sa déclaration le maire Charles Toko affirme, le 9 Juin 2020 que son équipe a hérité en octobre 2016 d’un déficit d’un milliard six cent millions de francs. Une dette qui a quintuplé au soir de sa gouvernance en 2020, selon Aboubacar Yaya. Soit une dette de plus de cinq milliards de francs laissée par Charles Toko devenu depuis 21 août 2020, premier adjoint au maire sous le nouvel édile Inoussa Chabi Zimé. Connaîtra-t-on la manifestation de la vérité ? Bien malin qui pourrait le dire.
L. W. T.