Il reste moins d’un an pour la fin du mandat de Patrice Talon. Pendant les quatre années, le gouvernement s’est donné comme objectif de sortir certaines localités de l’enclavement. Des projets ou travaux de construction ou d’aménagement de voies ambitieux, il y en a eu, un peu partout. Dans l’Atacora par exemple, l’axe Natitingou Boukoumbé Korontière frontière Togo a sorti Boukoumbé de l’enclavement et de son calvaire d’antan.
Mais, pendant que les usagers de cet axe se frottent les mains, c’est toujours la croix et la bannière pour ceux des voies menant à Kouandé, Kèrou ou Péhounco (les 2kp). Les cris de coeur de ces laborieuses populations sont restés vains jusqu’à présent. Chaque année, c’est la même chanson; les mêmes drames. Des femmes obligées d’accoucher en plein trajet à cause de l’impraticabilité de la voie. Sans compter les morts.
Pourtant, Patrice Talon est tout comme ses prédécesseurs conscient que le développement passe par le développement de la route. Alors, pourquoi refuse-t-il de voler au secours des ces braves populations qui, ma foi, ont aussi contribué à son élection en 2016 ? Pourquoi son gouvernement se plaît il, comme les gouvernements de 1960 à nos jours, à s’obstiner à jouer à la sourde oreille face à la souffrance des Béninois résidant dans cette partie du pays ? Quel péché ont ils commis pour mériter cela ?
Les 2kp constitue une zone qui a donné une place de choix à la production du coton – secteur qui tient beaucoup à cœur du Chef de l’État – mais comment convoyer le coton sur des voies en si piteux état. C’est également un grand réservoir de produits agricoles de première nécessité. Transporter tout cela est un casse-tête chinois.
Ces derniers jours, on nous a dit que le Bénin est deuxième en matière de gestion économique en Afrique. Cela suppose que le sacrifice collectif de tous les citoyens (y compris ceux des 2kp) appelés à cerrer leurs ceintures depuis 2016 a porté ses fruits. Après cela, devrait s’en suivre une répartition équitable de la richesse nationale. Il n’est tout de même pas encore trop tard, la construction ou l’aménagement de ces routes de Kouandé, Kèrou et Péhounco peut toujours être programmée et même démarrer avant la fin du quinquennat de Patrice Talon. Les routes Kota-Kouandé-Péhunco-Guessou Sud et l’axe Djougou-Péhunco-Kérou-Banikoara par exemple. Le faire ne sera que justice rendue.
F.A.Y