Les sages femmes du Bénin, à l’instar de celles du reste du monde s’apprêtent à commémorer ce mardi 5 mai 2020, la journée internationale de la sage femme. Une journée placée sous le thème :<<Célébrer, démontrer, mobiliser, unifier>>. Ce thème évoque, selon la Présidente du Réseau des Soignants Amis des Patients, Rsap la démonstration, la mobilisation et l’unification qui vont caractériser la célébration de l’année 2020 déclarée comme l’année des sages femmes et du personnel infirmier par l’Oganisation Mondiale de la Santé. l’OMS recommande ainsi aux gouvernants de chaque pays à investir dans cette profession. Une recommandation significative pour le Rsap qui fait de la protection et de la défense des droits en milieu sanitaire l’essence de son existence.
<< Ce sont des sentiments de joie, de satisfaction morale et de motivation profonde pour nous. Car ces recommandations de l’OMS pour cette année 2020 nous prouvent que nous sommes sur le bon chemin. Notre militantisme avéré pour l’implémentation de la démocratie sanitaire, la promotion d’un modèle humaniste des soins, la valorisation des sages femmes africaines est bien justifiée et bien opportune>>, fait savoir Annick Nononhou Agani, Présidente du Réseau, au détour d’un entretien accordé à Le Parakois.
Par ailleurs, Cette alliée des patients et du personnel soignant en milieu sanitaire revient sur un constat de l’OMS sur la pratique sage-femme durant l’année 2014 qui révèle que les sages femmes sont confrontées à <<des violances, discrimination, harcèlement, de l’insécurité, du manque de respect…>>. Cela met en péril la capacité des sages femmes à fournir des prestations de qualité selon la première responsable du Rsap.
Partant de ce constat peu reluisant et de l’appel, en 2014 de l’organisation mondiale de la santé à l’arrêt du traitement inhumain et dégradant à l’endroit des ces acteurs de la maternité, Annick Nononhou Agani invite les dirigeants à assurer la valorisation des sages femmes africaines à travers la reconnaissance de leur statut médical à responsabilité définie.
<<Des sages femmes ne doivent pas être classées parmi les agents paramédicaux en Afrique>>, s’offusque-t-elle avant de réclamer l’amélioration du salaire de cette catégorie de professionnel médical qui a <<lourde responsabilité>>.
Dans son message, l’interlocutrice de Le Parakois insiste sur la sécurisation de la pratique sage-femme à travers la législation par prise des lois spécifiques pour la prévention et la répression des violances faites à l’endroit des sages femmes en Afrique.
Aussi, a-t-elle convié ses collègues à la vertu et au respect de l’éthique et de la déontologie dans l’exercice de leur fonction. <<Les autres professionnels de santé doivent du respect à notre corporation. Et à l’endroit de la communauté, nous demandons du soutien et d’amener les dirigeants à investir dans la profession pour nous permettre d’exercer dans des milieux qualifiants afin qu’on puisse atteindre les objectifs et réduire les taux de mortalité maternelle, néonatale et infantile évitable>>, a-t-elle conclu.
Loukoumane WOROU TCHEHOU