Les inquiétudes vont grandissantes au Bénin. Jamais une période pré-électorale n’aura suscité tant d’incertitudes, entretenu des velléités les plus inhabituelles et donné lieu à une psychose rarement connue dans l’histoire sociopolitique du pays. Ce climat de règne de la peur généralisée marqué par l’attaque armée de l’opposant Ganiou Soglo au lendemain de sa déclaration de candidature, ajouté aux attestations et interpellations tous azimuts des acteurs politiques d’opposition, laisse entrevoir la radicalisation de la situation de crise à peine voilée. Réckya Madougou, candidate du parti ”Les Démocrates” dont le dossier a été rejeté par la commission électorale, ne se soustrait pas de cette insécurité.
Dans une publication sur sa page Facebook, l’ancienne garde des sceaux ministre de la justice tient responsable le pouvoir en place de tout ce qui pourrait lui arrivé.
<<En tout état de cause, ma famille politique, celle biologique, le peuple béninois et la communauté internationale tiendront responsable le pouvoir en place pour toute tentative visant à me priver de mes libertés et de l’intégrité physique de ma personne>>, a-t-elle mis en garde avant de rappeler, <<Nous avons encore en mémoire le cas du candidat Ganiou Soglo nuitamment criblé par balles par des inconnus jusqu’ici non élucidé>>. Cette réaction est une réplique à une déclaration faite par des députés pro-talon. Ils accusent la candidate de conspiration contre l’état. Et elle y voit une stratégie de la faire arrêter.
<<A la suite de la conférence de presse orchestrée par le pouvoir en place et tenue par certains députés ce jour 18 février 2021, il nous revient de sources concordantes que le pouvoir en place chercherait des alibis montés de toutes pièces pour m’interpeller à la CRIET en insinuant que de part mes relations au plan international je serais entrain d’inciter à un soulèvement populaire>>, a dénoncé Réckya Madougou.
Quelques 24 heures après, plusieurs responsables du parti portant la candidature de Réckya Madougou ont été convoqués par le procureur de la cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET). Les auditions de Noureni ATCHADE et de Justin ADJOVI ont été tenue à Porto-Novo. Ils sont relâchés puis placés sous convocation. Bio Dramane Tidjani comme d’autres membres de la formation politique, est convoqué ”impérativement” au cabinet du procureur spécial de la CRIET le lundi 22 février 2021 à 10 heures. Cette vague de convocation suscite depuis quelques heures des réactions d’indignation dans l’opinion.