Préoccupés par leur bien-être et la jouissance de leurs droits, enfants et jeunes du Borgou plaident pour l’accès à l’éducation pour tous, l’élimination du travail des enfants dans leur département, la disponibilité des services de santé sexuelle et reproductive pour les jeunes. Ils l’ont fait savoir, ce mardi, au préfet Djibril Mama Cissé.
Cette rencontre avec l’autorité préfectorale s’inscrit dans le cadre du programme « Relais de plaidoyer des enfants et jeunes du Bénin » initié par l’Unicef pour célébrer son 75e anniversaire et marquer la célébration du 31e anniversaire de la ratification de la Convention des Droits de l’Enfant par le Bénin.
Il s’agit de l’acte 4 de la caravane de plaidoyer des enfants et des jeunes du Bénin dans les 12 chefs-lieux de département, après les étapes de Natitinqou, Kandi et Djougou.
Tous les enfants du département du Borgou n’ont pas accès à l’éducation. Nombreux sont les moins de 14 ans présents dans les marchés, sur les carrières de concassage, dans les ateliers d’apprentissage et dans beaucoup d’autres secteurs d’activité, déplore Oceni Miracle, porte-parole des enfants.
Nous souhaitons que tous les enfants puissent aller à l’école comme nous, qu’ils reçoivent une éducation qui leur permettent de participer au développement de leur cité et d’assurer le relève
défend-elle.
Elle appelle à une sensibilisation accrue des parents sur le droit à l’éducation des enfants, et une politique de répression en cas de violation de ce droit.
La question de la mendicité des enfants n’est pas du reste. « La rue n’est pas faite pour les enfants », soutient le porte-parole qui réclame la création d’un Centre ludique de rééducation et de réinsertion sociale et professionnelle pour ses pairs.
Engagement !
Pour les jeunes, l’accessibilité et la disponibilité des services de santé sexuelle et reproductive est un besoin très important. Ils leur permettront d’être informés et de se protéger des grossesses non désirées, de réduire les avortements et les Maladies sexuellement transmissibles (MST). Au nom des jeunes, Barikiss Yessoufou appelle à la création d’espaces d’apprentissage professionnel pour l’autonomisation des jeunes et de partage d’expériences entre jeunes sur les questions liées à la sexualité et autres. Elle demande leur implication dans les instances de prise de décision sur les sujets les concernant.
L’autorité préfectorale a salué le niveau d’éveil des enfants sur les questions ayant rapport à leurs droits. « Je suis à mon aise », affirme le Djibril Mama Cissé qui a rappelé ses actions en faveur de la protection des enfants et des jeunes dans son département. Il cite notamment un arrêté interdisant l’utilisation de la main-d’œuvre infantile, la mise en place d’un Comité départemental de protection de l’enfant etc. Ces actions ne suffisent pas, reconnait le préfet qui a rassuré de la poursuite et du renforcement des efforts pour endiguer les fléaux qui entravent l’épanouissement des enfants dans son département. Il promet la création de cadre de dialogue entre lui, les enfants et les jeunes pour plus de rapprochement entre ces derniers et la préfecture.
« Les droits de l’enfant, c’est avant tout au niveau de la cellule familiale », souligne l’autorité qui compte intensifier les sensibilisations auprès des parents pour qu’ils comprennent la nécessité de garantir à tous les enfants la jouissance de leurs droits. Djibril Mama Cissé a, pour finir remercié l’Unicef pour l’initiative de ce plaidoyer qui lui offre l’occasion de réitérer son engagement envers les questions liées à l’enfance.
L’étape du Borgou a été l’occasion pour les jeunes de l’initiative U-Report Bénin, de sensibiliser les enfants du complexe scolaire « La Merveilleuse » de Parakou sur leurs droits.
Halilathou Dramane