Mauvaise nouvelle pour l’ancien président soudanais Omar El-Béchir. L’actuel gouvernement de son pays a décidé en conseil des ministres de l’envoyer à la Cour Pénale Internationale (Cpi) à la demande du procureur Karim Khan. La nouvelle est rendue publique ce mercredi 11 août 2021. Mais, El-Béchir ne sera pas seul.
Trois anciens dirigeants soudanais seront bientôt envoyés à la Cour pénale internationale. C’est la grosse actualité au Soudan ce 11 août. Il s’agit de l’ex président Omar El-Béchir, Ahmed Haroun, ex gouverneur de l’État du Kordofan-Sud et l’ancien ministre de la défense Abdel Rahim Mohamed Hussein. Ils sont poursuivis pour des crimes commis au Darfour.
L’information a été annoncée par Mariam al-Mahdi, la ministre des affaires étrangères du Soudan en présence du nouveau procureur de la Cpi, Karim Khan, à Khartoum, la capitale. Cette nouvelle intervient après que le Soudan a ratifié, la semaine dernière, le statut de Rome de la juridiction spéciale.
Depuis des années, deux mandats d’arrêt internationaux ont été émis contre Omar El-Béchir pour crimes contre l’humanité et génocide au Darfour.
Origine du génocide
La guerre du Darfour est un conflit armé qui a débuté le 26 février 2003 par la prise de Golo par le Front de libération du Darfour, dans la région du Darfour, située dans l’Ouest du Soudan. Les origines du conflit sont anciennes et liées aux tensions ethniques qui débouchent sur le premier conflit du Darfour de 1987. Bien que le gouvernement soudanais affirme que le nombre de morts se situe aux environs de 10 000, les États-Unis, Israël et le Canada soupçonnent que ce conflit couvre un génocide ayant fait environ 300 000 morts et 2,7 millions de déplacés dont 230 000 réfugiés au Tchad. La Commission d’enquête de l’Organisation des Nations unies sur les violations des droits de l’Homme perpétrées au Soudan parle de crimes contre l’humanité[13]. Constatant que la justice soudanaise ne peut ou ne veut rien faire pour y remédier, elle transmet le dossier à la Cour pénale internationale (CPI).