Le Professeur Joël Aïvo retourne devant le juge le 05 août prochain. Il a comparu pour la première fois le jeudi 15 juillet à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet), à Porto Novo. Il a été défendu par un collège d’avocats coordonné par maitre Robert Dossou
C’est précisément à 10h 17 que le procès de Joël Aïvo et ses co-accusés pour atteinte à la sûreté de l’Etat et blanchiment de capitaux a été ouvert. Après une brève introduction du dossier par Me Robert Dossou, les accusés étaient à la barre. Mais il manquait une personne, le nommé Boni Saïd. A cause de cette absence, le juge suspend temporairement l’audience.
Pendant ce temps, Me Robert Dossou et ses collègues magistrats procèdent à un tête-à-tête. L’audience va reprendre une quinzaine de minutes plus tard et sera suspendu à nouveau sous la demande du juge, en attendant que d’autres dossiers à l’ordre du jour ne passent. Ce sera finalement aux environs de 13h 50min que l’audience reprend vraiment avec toujours Joël Aïvo et deux de ses co-accusés. De nouveau à la barre, ils plaident « non coupable ».
Après c’est au tour du Procureur spéciale Mario Mètonou d’intervenir. Ce dernier a demandé au juge en charge du dossier de se déclarer « incompétent » et de renvoyer le dossier en instruction. Une demande qui n’est pas du goût des avocats de la défense. Maitre Didè intervient alors. « Cette qualification des faits lui (le ministère public Mario Metonou, ndlr) est personnelle. Lorsque le ministère public a présenté les faits, il n’a pas interrogé les prévenus sur les faits (…) S’il n’y a pas de débat, il n’y a pas de jugement. Le ministère public a violé certaines dispositions de l’article 402 du code de procédure pénale pour en arriver là si les prévenus doivent comparaître en flagrant délit » a-t-il déploré.
Le débat se crée et le Procureur s’explique en précisant que la présence de deux autres co-accusés actuellement est obligatoire pour le procès. Un argument qui ne convainc toujours pas les avocats de la défense. Robert Dossou demande donc la mise en liberté provisoire de tous les accusés à la barre sans exception. Une demande de remise en liberté provisoire que le Procureur juge à son tour « prématurée ».
Finalement, la Cour devra statuer sur une double demande : se déclarer incompétente vis-à-vis de ce dossier et accorder la liberté provisoire aux accusés. La décision est attendue dans trois semaines.
Jeudi, il y avait plus 41 dossiers au rôle à la Criet.
Mouhamed Bouhari SAÏDOU