L’ancien Procureur du Tribunal de Kandi, son premier substitut ainsi que le commissaire par intérim ont été relâchés ce lundi 14 juin. Ils avaient été inculpés depuis mai 2020 par la CRIET pour « intelligence avec un groupe de terroriste, abus de fonction et corruption ». Selon des informations recueillies auprès de deux avocats de la défense, ils auraient été libérés après que le juge en charge du dossier a rendu une ordonnance de non-lieu.
On se souvient qu’en 2020, de l’affaire du Parc W où des citoyens français ont été enlevés par des présumés terroristes. Suite à des enquêtes, un suspect présenté comme un agent de renseignement d’un des groupes terroristes a été arrêté et déféré au tribunal de Kandi. Un dossier suivi et traité par le Procureur de Kandi qui classera l’affaire sans suite en ordonnant le relâchement du suspect.
Une décision mal perçue du côté de la Cour de Répression des Infractions Economiques et Terroristes. Créée en 2018, la CRIET se réclame être la juridiction habilitée à traiter ces genres d’affaire. Le procureur aurait donc dû transmettre cette affaire à la cour au lieu de la classer sans suite. Une série d’arrestation a donc été entreprise. D’abord le Substitut, ensuite le Procureur et enfin le commissaire par intérim.
Il s’en suit donc une bataille juridique qui fera échos dans les quatre coins du pays. Environ douze magistrats se sont saisis de cette affaire qu’ils considèrent comme étant une injustice. « Aucun élément concret ne sous-tend ces infractions … tout au plus, ça vaut un manquement qui peut être puni sur le plan administratif », a affirmé Maître Brice Houssou, l’un des avocats, à Rfi.
Après plus d’un an de recours et d’audiences, le juge a fini par trancher en faveur des accusés. Ils ont été relâchés suite à une ordonnance de non-lieu qui les disculpent totalement. Ils sont désormais libres de leurs mouvements.
Mouhamed Boukari