Depuis l’arrestation d’Olivier Boko, l’ancienne éminence grise de Patrice Talon, la scène politique béninoise traverse une période de turbulences. Après sa mise à l’écart pour des accusations graves, notamment pour atteinte à la sûreté de l’État et tentative de corruption, les équipes de soutien d'”OB” s’efforcent de se réorganiser en vue de l’élection présidentielle de mars 2026. Mais à un an et demi du scrutin, les candidats potentiels se montrent particulièrement discrets, laissant planer une incertitude sur l’avenir politique du pays.
L’arrestation d’Olivier Boko, survenue dans la nuit du 22 au 23 septembre, a jeté un froid dans les rangs de ses partisans. En possession d’environ 1,5 milliard de francs CFA, il est maintenant derrière les barreaux, tout comme l’ancien ministre des sports, Oswald Homeky. L’avocat Séverin Quenum, également clé de voûte de l’équipe, est quant à lui à Paris pour des raisons personnelles, laissant un vide au sein de la structure de soutien.
Les anciennes figures de proue au Parlement, telles que Eustache Akpovi et Lazare Sehouéto, sont encore sous le choc de cette tournure des événements. Il y a quelques semaines, elles préparaient des discussions sur une réforme du Code électoral, indispensable pour permettre à Boko de se présenter aux élections. Cette situation met en lumière les défis auxquels fait face l’équipe d’”OB” dans un contexte politique déjà instable.
Parallèlement, d’autres figures politiques commencent à émerger. Le ministre des Finances, Romuald Wadagni, dont les ambitions présidentielles sont de plus en plus incertaines, est pressenti pour d’autres postes internationaux, notamment au sein de la Banque africaine de développement (BAD) ou de la Société financière internationale (SFI). Sa popularité au sein du Parlement pourrait toutefois lui offrir un soutien local significatif.
En parallèle, l’ancien ministre de la Justice, Joseph Djogbénou, est souvent mentionné comme un potentiel prétendant, bien que son influence soit perçue comme limitée. Malgré cela, il conserve le soutien de quelques députés influents.
Un autre candidat à surveiller est le maire de Cotonou, Luc Atrokpo, dont les actions sociales et sa popularité croissante font de lui un sérieux concurrent. En tant que président de l’Association nationale des communes du Bénin (ANCB), il se positionne comme un leader capable de rassembler les forces locales.
De leur côté, les chefs traditionnels et les imams du nord du pays semblent également mobiliser leur soutien en faveur de Samou Seïdou Adambi, ministre de l’énergie, de l’eau et des mines. Bien que ses ambitions ne soient pas encore clairement affichées, des initiatives pour promouvoir sa candidature fleurissent, renforçant son image d’un potentiel candidat populaire.
En somme, le paysage politique béninois est en pleine redéfinition. Avec les incertitudes entourant les candidats potentiels et les conséquences des récents événements, tous les regards seront tournés vers les prochaines étapes du processus électoral. Le Bénin, à un an et demi de l’élection, se prépare à un bouleversement majeur qui pourrait redéfinir son avenir politique.
Source Africa intelligenc