Le journaliste palestinien Anas al-Sharif, figure médiatique reconnue pour sa couverture quotidienne de la guerre à Gaza, a été tué dimanche 10 août 2025 avec trois de ses collègues dans ce qui est décrit par Al Jazeera comme une attaque ciblée israélienne. Selon la chaîne basée au Qatar, une frappe a touché la tente utilisée par les journalistes devant l’entrée principale de l’hôpital al-Shifa à Gaza-ville. Le correspondant Mohammed Qreiqeh et les cameramen Ibrahim Zaher et Mohammed Noufal figurent également parmi les victimes, a précisé la rédaction.
L’armée israélienne a confirmé avoir visé Anas al-Sharif, l’accusant d’être un « terroriste » opérant sous couverture journalistique. Dans un message publié sur Telegram, elle l’a présenté comme le chef d’une cellule du Hamas, responsable de la préparation d’attaques à la roquette contre des civils et des forces israéliennes. Ces accusations s’inscrivent dans un contexte de tension persistante entre Israël et Al Jazeera, dont la diffusion avait déjà été interdite en mai 2024 sur décision du gouvernement de Benyamin Netanyahu, accompagné de la fermeture des bureaux du média dans le pays.
Anas al-Sharif, âgé de 28 ans, était l’un des reporters les plus suivis sur les réseaux sociaux pour ses témoignages en direct des réalités du conflit à Gaza. Sa disparition, ainsi que celle de ses collègues, soulève de nouvelles interrogations sur la sécurité des journalistes dans les zones de guerre et sur les limites de la protection accordée aux correspondants par le droit international humanitaire. Pour de nombreux observateurs et défenseurs de la liberté de la presse, ce drame illustre une fois de plus la dangerosité extrême de la couverture médiatique dans l’enclave palestinienne assiégée.