Lundi 4 août 2025, un tournant politique majeur s’est opéré à Banikoara. Suzanne Elise Tama, cheffe de l’arrondissement central, a été démise de ses fonctions à l’issue d’un vote de défiance écrasant. Sur les 31 conseillers présents lors de la session, 28 ont voté pour sa destitution, trois contre, et aucune abstention n’a été enregistrée. Officiellement, les élus communaux invoquent une « crise de confiance persistante » entre l’exécutif local et l’élue désormais ex-CA.
Mais derrière cette rupture institutionnelle se cache un contexte politique sous tension. Suzanne Elise Tama a récemment quitté l’Union Progressiste le Renouveau (UP-R), parti majoritaire au sein du conseil communal, pour rejoindre Les Démocrates, principale force de l’opposition. Une décision perçue par certains de ses collègues comme une trahison politique, venant perturber les équilibres établis au sein du bloc majoritaire. Plusieurs observateurs estiment que son basculement vers l’opposition a précipité sa chute, en ravivant les clivages idéologiques dans la gouvernance locale.
Dès lors, une question se pose : cette destitution est-elle réellement fondée sur une perte de confiance liée à la gestion de l’arrondissement, ou s’agit-il d’une sanction politique déguisée ? Une source proche du conseil communal, contactée par nos soins, déclare sous anonymat : « Il ne faut pas être naïf. Ce genre de vote est rarement apolitique. Le timing de son ralliement n’a pas été digéré. » En attendant, l’arrondissement central de Banikoara devra très prochainement se doter d’un nouveau chef d’arrondissement, dans un climat marqué par une recomposition des lignes politiques à l’échelle locale.