Le 5 avril 2025, l’Inde a été secouée par une vague de protestations suite à l’adoption d’une loi controversée encadrant la gestion des fondations islamiques, connues sous le nom de “Waqf”. Cette réforme, validée par le Parlement indien, impose des règles strictes pour la gestion des biens musulmans, y compris les mosquées, cimetières et autres propriétés religieuses. Selon la nouvelle législation, les fondations devront désormais fournir des documents officiels pour justifier la possession de ces biens, dont beaucoup étaient auparavant reconnus uniquement par usage. En cas de conflit, l’État aura le dernier mot.
Les manifestations ont rapidement éclaté dans plusieurs grandes villes indiennes, y compris Calcutta et Bangalore, où la communauté musulmane s’est massivement mobilisée contre ce qu’elle perçoit comme une attaque directe à ses droits de propriété. Les manifestants dénoncent non seulement la stigmatisation de leur communauté, mais aussi le fait que cette loi pourrait ouvrir la voie à des saisies de terres appartenant aux musulmans. Les critiques soulignent que cette législation s’inscrit dans un contexte de marginalisation croissante des musulmans sous le gouvernement du Premier ministre Narendra Modi, dirigé par le Bharatiya Janata Party (BJP), un parti nationaliste hindou.
Le gouvernement de Modi, qui défend la réforme, la justifie par un souci de transparence dans la gestion des biens Waqf, qu’il qualifie de “privilège communautaire”. Cependant, la loi suscite la crainte qu’elle soit utilisée pour affaiblir davantage le patrimoine musulman en Inde, notamment dans un contexte où des groupes nationalistes hindous réclament la restitution des terres de mosquées. Cette loi est perçue par beaucoup comme un nouvel épisode de tensions intercommunautaires dans un pays où les relations entre hindous et musulmans sont de plus en plus polarisées.
Source : RFI